La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi déposé par Yvan Colonna, mettant ainsi un terme à quatorze ans de procédure et cinq procès d'assises dans le cadre de l'"affaire Erignac".
C'est la deuxième fois que la haute juridiction, qui se prononce sur la forme et non sur le fond des dossiers dont elle est saisie, était sollicitée dans cette affaire. Il y a deux ans, elle avait annulé la première condamnation en appel d’Yvan Colonna pour un vice de procédure.
Condamnation a priori définitive. La Cour de cassation a validé l'arrêt d'assises du 20 juin 2011, qui avait confirmé la condamnation à la réclusion à perpétuité l'ancien berger de Cargèse pour l'assassinat de Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, et pour l'attaque quelques mois plus tôt de la gendarmerie de Pietrosella (Corse-du-Sud), où l'arme du crime avait été dérobée. Sa décision est irrévocable.
L'affaire Erignac quasi-bouclée. Il ne restera qu'un volet périphérique du dossier à juger en octobre en appel à Paris. Il vise les personnes soupçonnées d'avoir aidé le berger corse lors de sa clandestinité de 1999-2003.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) saisie. A l'annonce de la décision, les avocats d'Yvan Colonna ont toutefois annoncé qu'ils allaient saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, leur ultime recours. La procédure pourrait prendre "entre trois et cinq ans", a précisé Me Spinosi.
Si la France était condamnée par la CEDH, la défense de Colonna pourrait "saisir de nouveau les juridictions françaises" pour un quatrième procès.
L’avocat de la famille Erignac, Me Emmanuel Piwnica, a pour sa part balayé cette éventualité. "L’arrêt est parfaitement conforme à la Convention européenne des droits de l’homme, il n’y a aucune difficulté de ce côté", a-t-il estimé.
Il veut purger sa peine en Corse. Un des combats d'Yvan Colonna va être désormais d'essayer de purger sa peine en Corse, ce qu'a confirmé Me Spinosi. "Il va évidemment chercher à retourner en Corse, dans un établissement pour peines et non plus une maison d’arrêt", a-t-il ajouté, précisant qu’il espérait pouvoir intégrer la prison de Borgo (Haute-Corse) afin d'être plus proche des siens.
Le sympathisant nationaliste a toujours fait part de son désir d'être incarcéré en Corse pour être plus près de ses proches. Après avoir passé huit années à Fresnes, dans le Val-de-Marne, son transfèrement à Toulon, dans le Var, avait été accepté fin août 2011.