Faire revenir les commerces dans les zones rurales. C'est l'un des objectifs prônés par le gouvernement. Certaines communes tentent le pari avec de l'argent : le gouvernement a investi 12 millions d'euros pour un programme de reconquête du commerce rural en place depuis le 1er mars. L'idée est de faire revenir les artisans dans les centres-villes.
>> LIRE AUSSI - «On est à la campagne tout en étant proche des villes» : en Bretagne, le village de Berric a la cote
En France, plus de 21.000 communes n'ont aucun commerce. Le village de Courcy, près de Reims, a été l'un des premiers à faire une demande d'aide. Les habitants aimeraient y retrouver une boulangerie et un restaurant.
"Les gens ont besoin de se recentrer"
Sur la place du village, le seul commerce, une boulangerie, a les rideaux fermés. En face, les anciens locaux de La Poste ont été rachetés par Martine Joly, maire du village. "Ici, c'était du stockage. Là, nous avions l'arrière du bureau de poste et on voudrait que ces deux parties correspondent pour pouvoir faire un petit restaurant", explique-t-elle.
>> LIRE AUSSI - À Niederhergheim en Alsace, la boucherie, dernier commerce du village, ferme ses portes
Depuis sept ans, Courcy n'a plus de restaurant. Les habitants du village doivent parcourir 10 à 15 kilomètres pour déjeuner ou dîner. "Les gens ont ce besoin de se recentrer. D'une part, c'est plus sympathique et d'autre part, c'est économique. L'aide financière est indispensable", détaille la maire.
Redynamiser le village
Cette aide peut aller jusqu'à 80.000 euros. Elle permettrait aussi de rénover la boulangerie du village trop petite et vétuste. Pour Céline, la gérante depuis cinq ans, il y a urgence. "Une boulangerie qui ferme dans une commune, c'est la fin. C'est un pays qui meurt parce que les gens viennent, ils discutent devant, ils se rencontrent", raconte Céline.
>> LIRE AUSSI - "On a hâte !" : la résurrection d'un café dans un petit village sarthois enchante les habitants
Christiane, une habituée de la boulangerie, en est persuadée : les projets vont redynamiser le village. "On se retrouve un soir de temps en temps. Ça donne de la vie au village et tout le monde s'y retrouve, c'est sûr". Christiane doit attendre mi juin pour profiter des nouveaux commerces, date à laquelle l'État annoncera s'il retient ou non le dossier de Courcy.