En raison du Covid-19, c'est un réveillon particulier qu'ont vécu la plupart des familles jeudi soir. Mais d'autres ont passé une soirée beaucoup plus compliquée. C'est le cas de ces milliers de routiers coincés dans leur camion près de Douvres. Tout le monde n'a pas eu le temps de se faire tester, ce qui était nécessaire pour franchir la frontière quasi-étanche en raison de l'apparition sur le sol britannique d'une nouvelle souche du virus. Cédric, chauffeur routier, est de ceux-là.
Des chips comme repas
Pour lui, le repas du réveillon n'avait rien à voir avec le foie gras, la dinde ou la bûche dégustés par des millions de Français : "Je suis en train de manger des chips avec des biscuits apéritif en buvant un soda", confiait-il à Europe 1, jeudi soir, depuis son camion.
Heureusement, Cédric n'était pas vraiment isolé lors de ce réveillon du 24 décembre : "J'ai la chance d'être avec un collègue qui est derrière moi. On est à deux et on se soutient mutuellement. Si je m'endors, je me mets dans la couchette une demi-heure, trois quarts d'heure, il me klaxonne, il vient taper et on avance. Si on n'avance pas, les gens vous passent devant", déplore-t-il, alors que les milliers de véhicules avancent au compte-gouttes.
"Le premier Noël en famille"
C'est pourtant loin de sa famille qu'il a passé cette soirée, qui s'annonçait spéciale : "Avant, j'étais célibataire et je roule depuis que j'ai le droit de rouler", retrace le chauffeur routier. "Mais maintenant, j'ai une famille, une fille qui a un an, ma femme est enceinte de trois mois et c'était le premier Noël pour lequel j'ai acheté le sapin, fait les décorations… J'ai réussi à tenir ma langue, à faire des cadeaux, qui sont emballés ! Ce n'est pas pour moi que je suis dégoûté, mais pour ma famille, pour ma femme et mes enfants."