À Échirolles, des habitants évacués de leur immeuble à cause des dealers

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Jean-Luc Boujon (à Échirolles)

À Échirolles, en banlieue grenobloise, les propriétaires et locataires de 80 logements ont jusqu'à vendredi pour quitter leur logement. Après les dégradations dues au trafic de drogue, les logements sont devenus dangereux à l'habitation et la mairie a ordonné l'évacuation des habitants.

À Échirolles, dans la banlieue de Grenoble , la mairie a donné trois jours aux locataires d'un immeuble du centre-ville pour quitter leur appartement à cause des dégradations commises par les dealers qui squattent l'immeuble et qui l'ont transformé en un immense point de deal. Très abîmé, l'immeuble est devenu trop dangereux et les locataires doivent partir.

La colère des habitants

Depuis mercredi, Amandine Demore, la maire d'Échirolles, rencontre les locataires de l'immeuble pour les convaincre de quitter les lieux. "Monsieur, il y a un danger de mort immédiat et permanent sur l'immeuble à cause des dégradations", annonce-t-elle. "Oui, mais 72 heures pour rassembler ses affaires et partir, c'est incompréhensible !", lui répond un habitant.

"Je sais, mais moi, je suis obligée, je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose", poursuit-elle. Car à l'intérieur, ce sont des dalles de béton arrachées ou des fils électriques dénudés qui pendent aux murs, le résultat de mois d'occupation par les dealers du quartier. Certains logements servent de planques pour la drogue, d'autres hébergent les guetteurs, désormais délogés par la police. "On se dépêche, on quitte les lieux immédiatement !", lance un policier au guetteur. "C'est un individu qu'on connaît, la semaine dernière, il était en train de faire le guetteur à l'extérieur. Là, il va sortir du logement et il va quitter les lieux", affirme-t-il.

Ce départ contraint ne passe pas auprès des habitants comme Rabah. "J'habite ici depuis trois ans, je paie mes loyers... On va trouver des solutions pour faire payer ceux qui n'ont rien fait, comme nous. Les dealers, on n'a qu'à les faire dégager !" Les habitants devront avoir quitté les lieux vendredi au plus tard et pour trois semaines. Ils seront relogés, le temps de faire les travaux de rénovation nécessaires et de chasser les dealers, espère la mairie.