Contre-G7 1280 1:30
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Claudia Bertram, édité par Romain David , modifié à
Un groupement d'altermondialistes a choisi la commune basque pour manifester en marge du G7, qui s'ouvre samedi à Biarritz. Sur place, riverains, commerçants et élus municipaux redoutent la présence d'éléments radicaux dans le cortège.
REPORTAGE

À une vingtaine de kilomètres de Biarritz, où le G7 doit débuter samedi, des milliers de manifestants altermondialistes sont attendus pour un contre-sommet à la frontière franco-espagnole. Une manifestation est prévue samedi dans les rues de Hendaye, et sur place, commerçants et habitants craignent des débordements.

À quoi s’attendre ? C’est la question que tout le monde se pose en ville. Suzanna, une habitante, ne cache pas son inquiétude. "On s’est même demandé s’il n’allait pas falloir aller dans la famille, en Espagne, pendant ces jours-là. On attend de voir comment ça se passe. On fera notre planning du week-end en fonction de ça", explique-t-elle à Europe 1.

La crainte des "black blocs"

Du côté des commerçants, certains hésitent à rester ouverts. Nathalie, qui tient une boutique face à l’océan, va prendre le pouls au jour le jour. "Pour l’instant, on est dans l’inconnu. On a eu plusieurs réunions avec le contre-G7, qui nous a bien tranquillisés. On nous a dit que les autorités avaient fait tout le nécessaire pour que ça se passe bien", rapporte-t-elle. "Mais il y a ceux qui vont se greffer au contre-G7…", glisse-t-elle, en référence aux "black blocs", ces activistes violents que l’on a notamment vus ces derniers mois dans certains défilés de "gilets jaunes".

Beaucoup de banques seront fermées et barricadées dès mardi à Hendaye, certaines agences immobilières également. "En plus d’avoir averti mon assureur, j’ai prévu depuis quinze jours de fermer l’agence et de la barricader avec l’aide d’un menuisier. Tout est prêt, mais je vais essayer de la maintenir ouverte le plus longtemps possible", glisse Yannick, un agent immobilier.

La municipalité maintenue dans le flou

La mairie, qui ne dispose ni du nombre de manifestants ni de celui des forces de l’ordre qui seront sur place, dit comprendre l’inquiétude de la population. "Nous avons très peu d’informations de la part des services de l’État", déplore auprès d’Europe 1 le maire (PS) Kotte Écénarro. "Nous avons l’assurance de la part de la plateforme locale qu’il s’agira d’une manifestation pacifique, mais, incontestablement, on peut s’attendre à l’arrivée d’éléments extérieurs qui pourraient en découdre", concède-t-il.

En attendant, la municipalité se voit réduite à publier sur son site, à titre d’information, les nombreux arrêtés préfectoraux pris ces dernières 48 heures, modifiant le sens de circulation d’une rue ou interdisant le stationnement à tel ou tel endroit.