"On essaye de ne pas trop s'identifier, de ne pas penser à ses propres enfants...", souffle Céline. Pour cette voisine de l'immeuble où habitait la petite Lola, morte dans d'atroces circonstances à Paris vendredi 14 octobre, impossible de retenir ses larmes quand elle évoque le drame. Courses à la main, elle passe plusieurs fois par jour devant les grilles de la résidence, où bouquets de fleurs, bougies et petits mots s'accumulent.
"Tout le monde en parle, tout le monde lit les articles, essaye de savoir ce qu'il s'est passé, essaye de comprendre", affirme-t-elle au micro d'Europe 1, à la veille des obsèques de la collégienne dans le Pas-de-Calais.
"Il faut surtout dire aux enfants de faire attention"
Une semaine après le drame, de nombreux passants, parfois accompagnés de leurs enfants, marquent une pause devant le mémorial improvisé, et puis reviennent comme Djamila. "Je suis repassée encore hier soir (samedi) avec un ami à moi. Il y avait du monde", explique-t-elle. "On passera toujours. Ce qu'il s'est passé, c'est injuste, ce n'est pas humain. Courage aux parents, surtout", tient-elle à partager.
Les parents de Lola qui ont quitté le quartier pour se réfugier dans le nord de la France. Dara, l'une de leurs voisines, comprend ce choix. "Il y a trop de choses qui se passent ici. Je ne suis pas sûre du tout que toute la récupération qui a pu être faite derrière soit justifiée. Ça, c’est un peu dommage aussi", avance-t-elle. "Ce n'est pas parce qu’il y a une folle qui a fait ce qu’elle a fait qu’il faut stigmatiser tout le monde. On témoigne notre sympathie, etc, (aux parents) mais il faut surtout dire aux enfants de faire attention."
"C'est très dur", lâche une autre riveraine avant de monter dans le bus. "J'ai mal au cœur dès que je vois passer nos enfants du quartier." Tous et toutes auront le cœur lourd lundi après-midi, au moment des obsèques de la petite Lola.