À Marseille, les riverains de la prison des Baumettes vivent une cohabitation imposée et très compliquée avec les détenus. Les nouveaux bâtiments de la prison, "les Baumettes 2", d'une hauteur de cinq étages, dépassent largement le mur d'enceinte, ce qui fait qu'habitants et prisonniers se scrutent continuellement. L'architecture mal pensée du nouveau centre pénitentiaire a transformé en enfer la vie de ce quartier pourtant situé au pied des calanques. Les habitants ont même monté un collectif et lancé une pétition pour obtenir de nouveaux travaux.
Les détenus mettent la musique à fond. Depuis sa cuisine, Éric distingue l'intérieur des cellules de la nouvelles prison, située à seulement 150 mètres de sa maison. Une vue plongeante qui apporte son lot de nuisances continuelles. Jour et nuit, de fenêtre en fenêtre, un gigantesque parloir sauvage s'est mis en place. "Ce sont des hurlements qui vont de la rue jusqu'à la prison. Les détenus s'interpellent, discutent, mettent la musique à fond... C'est un enfer", raconte cet habitant. "On ne mange plus dehors, j'installe les toiles d'ombrage pour cacher la vue sur les cellules", explique-t-il, alors qu'il envisage désormais de déménager.
Rehausser la clôture. Cette situation dure depuis près d'un an malgré les multiples appels au secours aux autorités. "Pour moi, la solution est simple : il faudrait faire un mur qui dépasserait de deux mètres le mur de clôture, et qui nous protégerait de la vue et du son", soutient Éliane, porte-parole des riverains. "Il y a un climat d'insécurité et de peur. On en a marre", et d'autant plus que les maisons du secteur ont déjà perdu 30% de leur valeur. Sans compter l'impact de la construction des futures "Baumettes 3" qui remplaceront bientôt les derniers bâtiments de la prison historique.