Tout a commencé par des lettres anonymes. Une méthode "pas très digne", selon la mairie de Marseille, mais qui a permis de découvrir une véritable affaire d'emplois fictifs et de primes indûment versées à plusieurs agents, payés à ne rien faire dans les musées de la cité phocéenne.
Un million d'euros détournés ? Employé depuis près de 30 ans dans le service des musées de la Ville, Jean-Pierre Zanlucca affirme qu'il lui est arrivé de ne jamais voir certains collègues. Autre élément problématique, souligne le secrétaire général du syndicat SDU, un système de primes payées pour les jours fériés aurait bénéficié à une quinzaine d'agents pendant six ans, alors qu'ils ne travaillaient pas. Ce qui a coûté très cher à la ville : "Ils ont perçu cette indemnité forfaitaire de 200 euros à 360 euros, ce qui revient à pratiquement plus d'un million d'euros, payé par la ville à ses agents. S'ils ne sont pas venus, on est clairement dans un détournement d'argent public."
Clientélisme "à la marseillaise". Pour Jean-Pierre Zanlucca, l'affaire est caractéristique des problèmes rencontrés par la Ville, après l'affaire des emplois présumés fictifs au Samu social : "C'est un clientélisme à la marseillaise qui a longtemps existé et qui consiste en des gestes d'amitié envers certains agents. Ces emplois fictifs doivent s'arrêter à la Ville de Marseille et au service des musées." La mairie envisage une opération "mains propres" pour mettre fin à ce genre de système. Cela pourra peut-être éviter certaines mésaventures : il y a quelques jours, une stèle égyptienne disparaissait dans un musée, surveillé par un seul agent au moment des faits.