À Marseille, les SDF côtoient les startups dans un ancien bâtiment public

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Nathalie Chevance, édité par Ugo Pascolo , modifié à

À deux pas de la gare Saint-Charles, le Coco Velten permet à des sans-abri de louer une chambre et aux startups d'avoir un local. 

A Marseille, à deux pas de la gare Saint-Charles, un projet innovant a vu le jour récemment : le Coco Velten, un bâtiment qui accueille des startups, mais aussi des SDF. Concrètement, c'est un espace de co-working allié à des chambres dans lesquelles sont accueillis des SDF. 

4.000 mètres carré qui reprennent vie. Dans le cadre du Lab Zéro, un laboratoire d’innovation publique, les 4.000 mètres carré du bâtiment, qui était inoccupé depuis les années 1980, reprennent vie. Quelques jours après son inauguration, c'est une véritable fourmilière. "C'est comme une résidence, je suis dans une grande maison", explique Yassine, le premier SDF a bénéficié de ce nouvel espace.

Yassine est le premier sans-abri à bénéficier d'une chambre au Coco Velten. Crédit photo : Gérard Julien/AFP

Le jeune marocain, qui vivait entre la rue, un squat ou chez des amis, a désormais sa propre chambre, pour 50 centimes par jour. "Elle est géante, j'ai un frigo, un placard où je peux ranger mes affaires, je suis soulagé", détaille-t-il. Il a sa propre clé, mais aussi sa propre boite aux lettres, une situation bien différente des centres d'urgence. 

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Une expérience de trois ans. Au rez-de-chaussée de ce bâtiment hors normes, SDF, entrepreneurs et artistes se croisent à la cantine. Quant à l'espace de co-working, il en coûte aux startups 10 euros le mètre carré. "C'est une niche foisonnante de structures de tous horizons", résume Aurore au micro d'Europe 1, qui travaille sur le changement climatique. "On peut créer des liens sous le même toit et ouvrir notre monde à celui de la rue. C'est un lieu de vie plus qu'un lieu de travail". Le Coco Velten reçoit une nouvelle personne chaque jour, toujours avec le même credo : proposer un parcours fluide de la rue vers le logement durable, qui ne soit plus un parcours du combattant", explique à France 3, Erick-Noël Damagnez, responsable du projet social. 

Cette expérience va durer trois ans, le temps du bail de cohabitation. Après, le Coco Velten sera revendu pour d'autres projets.