Une adolescente a été tuée par balle dans la nuit de jeudi à vendredi près de Marseille, probable victime collatérale d'un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. Pour Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergie officiers, la multiplication des interventions de police ne parvient pas à épuiser les trafiquants.
Une jeune fille de 17 ans, inconnue des services de police, a été tuée par balle à Septèmes-les-Vallons, une commune proche des quartiers Nord de Marseille, dans la nuit de jeudi à vendredi. Elle serait une victime collatérale d’une fusillade visant l’un des passagers de la voiture où elle se trouvait, un jeune homme de 21 ans, connu pour trafic de stupéfiants et violence. Celui-ci a été blessé à l’épaule. Une troisième passagère, la conductrice du véhicule, s’en est sortie indemne. La jeune fille tuée est la sixième personne qui trouve la mort en deux semaines dans des règlements de comptes à Marseille.
"Ce nouveau drame s'inscrit malheureusement dans une longue litanie de règlements de comptes depuis le début de l'année", déplore au micro d’Europe Midi Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergie officiers. Concernant ce nouvel homicide, il évoque "une tension entre deux cités sur fond de trafic de stup'".
"C'est un trafic extrêmement lucratif", poursuit Patrice Ribeiro. "On a des gens aujourd'hui qui ne vivent que de ça, avec des sommes incommensurables. Et c'est un business dans lequel vous ne réglez pas vos affaires au tribunal de commerce ou au prud'hommes."
"Le souci, c'est qu'il y a dans toutes les cités marseillaise un certain nombre d'armes, il y en a énormément", abonde Rudy Manna, délégué Alliance police nationale. Concernant les trafics de stupéfiants, "la manne financière est considérable", ajoute-t-il. "La lutte que nous menons est extrêmement compliquée... On a face à nous un océan."
La stratégie du harcèlement et ses limites
Pourtant, les interventions de police se sont multipliées ces derniers mois dans les quartiers Nord, parfois avec le renfort de brigades canines spécialisées dans la détection des stupéfiants, et ce afin d’épuiser les trafiquants. "La police a réinvesti les quartiers, c'est une technique de harcèlement pour essayer d'empêcher les choses, pour gêner les dealers, mais à partir du moment où vous avez 150 points de deal sur Marseille, et que chaque point de deal génère entre 15 et 30.000 euros par jour, vous imaginez bien que cela aiguise les appétits", explique encore Patrice Ribeiro, qui évoque un "milieu extrêmement mouvant".
Concernant l’homicide de la nuit dernière, les premiers éléments de l’enquête font état de deux individus cagoulés munis d’armes longues, précise le parquet de Marseille qui s’est saisi de l’affaire.