Opération portes ouvertes sur le site de la ZAD (Zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes. Après l'abandon du projet d'aéroport au printemps dernier, des centaines de visiteurs sont venus à la rencontre des zadistes, samedi. Ces derniers ont un objectif : prouver que des projets se forment et perdurent.
L'objectif : pérenniser les installations agricoles. Tout est encore très fragile ici. Les quinze projets zadistes qui ont été validés par la préfecture ne sont que temporaires : ils courent sur à peine quelques mois. Une situation "insupportable" pour Camille, un éleveur de vaches. "On nous a demandé de faire comme les agriculteurs : on a entamé nos parcours d'installation, on a rempli les formulaires qu'il fallait. Maintenant, on veut les droits qui vont avec", s'agace-t-il au micro d'Europe 1. "Il est possible dès aujourd'hui pour l'État de prendre un engagement quant à la pérennité des installations, et nous assurer un fermage futur", poursuit-il.
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Se défendre face aux autres agriculteurs. Depuis l'abandon du projet d'aéroport, les appétits de terres se sont aiguisés dans le secteur. Beaucoup d'agriculteurs qui avaient cédé leur champ veulent revenir… ce qui ne convient pas du tout aux zadistes. "À partir du moment où ils ont touché des compensations financières importantes pour chaque hectare de terre qu'ils louaient, ou des équivalents en terres à l'extérieur de la ZAD, ils seraient légitimes que ces terres aillent plutôt à de nouvelles installations. On a envie d'avoir, demain, une paysannerie sur ce bocage, qui soit en cohérence avec les raisons pour lesquelles on l'a défendu", plaide Stéphane, un militant installé dans la zone.
Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes demandent aujourd'hui la création d'une réserve foncière pour permettre l'installation de jeunes sur de nouvelles exploitations.