Plan santé : à quoi vont servir les "assistants médicaux" ?

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Emmanuel Macron a confirmé la création de 4.000 postes de ces personnels. Leurs missions : seconder les médecins libéraux et alléger leurs tâches.

Un nouveau métier dans le système de santé français. Emmanuel Macron a confirmé mardi lors de la présentation de son plan santé la création d’au moins 4.000 postes d’assistants médicaux auprès des médecins libéraux. Ces nouveaux professionnels de santé auront la charge d’alléger la tâche des généralistes ou des spécialistes, afin que ceux-ci puissent mener plus de consultations dans la journée. Ils seront affectés auprès des praticiens, moyennant conditions et contreparties. Présentation.

 

Leurs missions : des petits actes médicaux et de l’administratif

In fine, l’assistant médical pourrait devenir le premier interlocuteur du patient. Ce nouveau professionnel pourrait en effet être chargé notamment de l’accueil dans le cabinet. Il devrait aussi être chargé "des gestes simples comme une prise de tension, de température", a affirmé Emmanuel Macron dans son discours. Des professionnels "qui préparent la consultation, qui conseillent et suivent le parcours de patients, qui assument une partie des tâches administratives de gestion et de coordination", a encore complété le chef de l’Etat.

Concrètement, les assistants médicaux auront la même mission que les assistants dentaires auprès des dentistes, ou des orthoptistes pour les ophtalmologistes. "Les spécialités qui en ont le plus besoin sont surtout les médecins qui font de la consultation, généralistes, pédiatres, psychiatres, endocrinologues, rhumatologues ", explique dans Les Echos Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux (CSMF) 

L'objectif : dégager du temps pour les médecins

Les assistants médicaux assureront ces missions avec  pour objectif principal de dégager les médecins de tâches chronophages. "Les professionnels estiment qu’on pourrait gagner Entre 15 et 20 % de temps médical avec une telle organisation", a assuré Emmanuel Macron dans son discours. La création de ces assistants est d’ailleurs une revendication de longue date des syndicats de médecins. "L’objectif du quinquennat doit être au moins d’en déployer 4.000. Ce qui représenterait un gain de temps médical équivalent à près de 2.000 médecins supplémentaires", a assuré le président de la République.

Où seront-ils affectés ?

Dans un premier temps, les assistants médicaux seront d’abord affectés dans des zones manquant de médecins. "Les premiers arriveront dans les quartiers prioritaires pour l’accès au soin et dans les zones sous-denses dès 2019", a annoncé Emmanuel Macron. Mais le chef de l’Etat souhaite qu’au final, ils soient déployés dans tout le pays. "Nous en financerons autant qu’il en faudra pour accompagner ce mouvement, dans tous les territoires", a-t-il assuré, tout en affirmant que le nombre de 4.000 pouvait être dépassé si la situation l’exige.

Quelles contreparties ?

Agnès Buzyn l’a affirmé mardi matin sur BFMTV : c’est la sécurité sociale qui prendra en charge une bonne partie du salaire de ces assistants médicaux. Dans quelle proportion ? Cela devra faire l’objet de négociations.

Mais une chose est sûre : tous les médecins ne pourront pas exiger de bénéficier d’un assistant médical. Les praticiens, d’abord, devront faire partie d’un cabinet où plusieurs d’entre eux consultent. Ils devront aussi "s’engager sur des objectifs et des résultats : prise en charge de nouveaux patients, raccourcissement des délais d’attente, action de prévention, consultation non programmée", a énuméré Emmanuel Macron.  Rien donc sur le conventionnement ou la limitation des dépassements d’honoraires, qui pourraient donc ne pas faire partie des conditions pour bénéficier d’un assistant médical.

Qui pourra devenir assistant médical ?

C’est la grande inconnue qui subsiste après le discours d’Emmanuel Macron. Quelle formation, quel diplôme, permettront d’exercer ce nouveau métier ? Le président de la République n’en a rien dit. Cela pourrait être des aides-soignants reconvertis. Selon Les Echos, la profession a en effet élaboré un référentiel de formation à destination de ces auxiliaires médicaux.