Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a salué lundi la mémoire de la résistante et ancienne députée communiste Raymonde Tillon-Nédelec, lors d'une cérémonie d'hommage organisée à Rennes, où elle devait être enterrée au côté de son mari Charles Tillon.
"La passion de la liberté et de la justice". Le cercueil de Raymonde Tillon-Nédelec, décédée la semaine dernière à l'âge de 100 ans, a fait son entrée sur la place du Parlement de Bretagne, recouvert du drapeau tricolore et porté par six soldats en treillis. Dans son discours, Jean-Yves Le Drian a évoqué "la passion de la liberté et de la justice qui guidera toute la vie" de Raymonde Tillon-Nédelec, depuis sa fugue de l'orphelinat dans sa jeunesse jusqu'à son exclusion du PCF à la suite du Printemps de Prague en 1970.
Résistante, déportée puis députée. Entre-temps, cette militante syndicale, née Raymonde Barbé, sera arrêtée en 1941 pour faits de résistance, puis déportée à Ravensbrück sous le matricule 42.203. Elle parviendra à s'évader lors d'une des sinistres "marches de la mort" organisées par les SS en avril 1945, alors qu'elle ne pesait plus que 35 kilos. "De nombreux résistants furent des résistantes", a rappelé Jean-Yves Le Drian, avant d'évoquer l'élection de Raymonde Tillon-Nédelec à la Libération parmi les 33 premières femmes députées siégeant à l'Assemblée constituante de la IVe République. Elle représentera les Bouches-du-Rhône au Parlement jusqu'en 1951.
Au côté de son mari. Après la mort de son premier mari, le résistant Charles Nédelec, en 1944, elle épouse en 1951 Charles Tillon, ancien commandant en chef des Francs-tireurs et partisans (FTP), le mouvement de résistance communiste. Raymonde Tillon-Nédelec reposera au côté de Charles Tillon, décédé en 1993, au cimetière de l'est à Rennes.