Le nombre de nouvelles contaminations au Covid remonte en flèche, partout en France, avec 25.190 cas ces dernières 24 heures. Dans le Grand Est, c’est le Bas-Rhin qui enregistre le taux d’incidence le plus fort, avec 157 cas pour 100.000 habitants. Selon la directrice générale de l'Agence régionale de santé du Grand Est, Virginie Cayré, invité d'Europe midi vendredi, le virus circule "activement" chez les 20-29 ans, où le taux d'incidence monte à 370 pour 100.000 habitants.
Et cela commence à se voir dans les hôpitaux. A Strasbourg, le nombre de malades admis a quasiment été multiplié par sept en deux semaines. Mi-juillet encore, seules deux personnes atteintes du Covid étaient soignées aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. Désormais, on en est à quatorze, dont quatre en réanimation.
"Aucun patient hospitalisé actuellement n'est vacciné"
La situation reste donc encore gérable, mais ne présage rien de bon. "On a l'impression de voir l'orage arriver", témoigne Nicolas Lefebvre, chef du service des maladies infectieuses. "En ce moment, on voit des patients jeunes, plutôt sans comorbidité. Mais surtout, ce qu'il faut noter, c'est qu'aucun des patients hospitalisés actuellement n'était vacciné."
Virginie Cayré se réjouit elle aussi des conséquences positives de la vaccination et appelle les habitants à poursuivre cet effort. "On a dans les prochaines semaines 670.000 nouvelles personnes qui peuvent se faire vacciner, et certains rendez-vous sont déjà pris", indique la directrice de l'ARS du Grand Est. "D'ailleurs, plus de la moitié de ces créneaux concernent des moins de 35 ans", précise-t-elle.
"On attend la quatrième vague avec pas plus de moyens qu'avant"
L'hôpital est déjà sous tension puisqu'une bonne partie des soignants est en vacances. Et beaucoup appréhendent la rentrée. Selon les projections de l'Institut Pasteur, la région Grand Est devrait effectivement faire face à une nouvelle vague en septembre, indique Virginie Cayré. "Ça présage la quatrième vague. On l'attend avec pas plus de moyens qu'avant, pas plus de personnels, pas plus d'ouvertures de lits et des agents qui sont fatigués", s’inquiète Sandrine Knockaert, secrétaire générale de SUD- Santé. "Je ne pense pas que 15 jours de congés annuels consécutifs, les agents vont être reposés. Et les semaines à venir ne seront pas mieux pour eux, ça c’est clair."
Sans parler de la pression que ressentent certains face à l'obligation de se faire vacciner au plus tard le 15 septembre. Au risque de voir leur contrat de travail et leur salaire suspendus.