À Toulouse, une enquête est ouverte après une violente agression d'un CRS par une quinzaine d'individus. Les faits se sont produits mardi en milieu de journée, alors que le fonctionnaire n'était pas en service.
Il a été tabassé devant sa compagne et ses collègues, s'interroge sur le mobile. L'un de ses agresseurs l'aurait-il effectivement reconnu ? Toujours est-il que ce CRS est marqué physiquement et psychologiquement. Europe 1 l'a rencontré.
"Soit je sortais et je me prenais un coup de couteau, soit je rentrais, je mettais ma copine à l'abri"
Le visage tuméfié, les cervicales toujours très douloureuses. Juan n'a rien oublié du moment durant lequel il arrive avec sa compagne, dans une cité gangrénée par le trafic de drogue, pour poster un simple courrier.
"Il y a une personne qui arrive cagoulé. Il cogne très fort sur ma vie. Il me dit de dégager. Moi, je lui réponds que je ne bougerai pas. À ce moment, il m'a accroché par un crochet du gauche en plein menton. Ma compagne, elle arrive après. Elle essaie de nous calmer. Après avoir pris plusieurs coups au visage, j'ouvre la portière pour le maîtriser et il fait quelques pas. Il gueule en langue arabe quelques mots. Et il y a un groupe d'individus qui arrivent, cagoulés, prêts à en découdre", se remémore le CRS.
Juan et sa compagne décident donc de se replier dans leur voiture. "C'est soit je sortais et je me prenais un coup de couteau, soit je rentrais, je mettais ma copine à l'abri. Parfois, il faut savoir partir", tente-t-il de relativiser.
Le CRS en arrêt maladie
Une agression directement liée à sa fonction de CRS selon Juan qui, quelques jours plus tôt, avait contrôlé l'un des mis en cause. "Je travaillais sans cagoule. On a fait l'interpellation du vendeur. Il avait pas mal d'espèce sur lui. Il a dû se souvenir de mon visage à ce moment-là", réfléchit Juan. Depuis ce traumatisme qui va bien au-delà des blessures physiques, Juan est en arrêt maladie.