La ville de Trèbes se recueille. La messe du dimanche des Rameaux, célébrée dans l'église de cette commune de l'Aude de 5.000 habitants, a pris une tonalité particulière, deux jours après la série d'attaques terroristes qui a frappé la région. Dans une église pleine, les habitants ont rendu hommage et écouté solennellement l'homélie de l'évêque de Carcassonne et de Narbonne, Alain Planet, qui a spécialement fait le déplacement.
"Refonder une société". "L'heure n'est qu'à la prière et à la compassion. Puissent de tels événements nous permettre de trouver le courage pour refonder une société où ils ne seraient plus possibles", a déclaré Alain Planet. Arnaud Beltrame "joignait à ce dévouement de soldat la foi d'un chrétien prêt à entrer dans la Semaine sainte", a-t-il également souligné, en mémoire du gendarme qui a laissé sa vie vendredi pour sauver une otage.
Pendant ce temps là, à l'extérieur, les fidèles qui n'ont pas pu s’asseoir ont observé un temps de silence :
"Une vie donnée ne peut être perdue" les mots de l'évêque de Carcassonne pour le lieutenant-colonel Beltrame à la cérémonie d'hommage en l'église de #Trèbes. Silence pesant. Le recueillement. #franceinfopic.twitter.com/MHRXg1lqIU
— B.Illy (@BenjaminIlly) 25 mars 2018
À la fin de l'homélie, Mgr Alain Planet a émis une dernière prière pour "Arnaud, Jean, Christian et Hervé", les quatre victimes des attaques. Dans l'église étaient également présents le maire de la commune de Trèbes et son épouse Samia, ainsi que la directrice du Super U attaqué vendredi. Jeudi prochain, l'église de Trèbes accueillera également une veillée de prières "pour la paix, pour les familles des victimes et pour les familles blessées ici et à travers le monde", a indiqué le prêtre Philippe Guitart, le curé de la ville.
"La communauté musulmane s'associe à notre peine". Plusieurs représentants de la communauté musulmane de Carcassonne ont également fait le déplacement. "Ce qui est très beau et nous fait avancer, c'est que la communauté musulmane de Trèbes s'associe à notre peine et c'est ensemble que nous allons être proche des victimes et de leurs familles", a d'ailleurs salué le prêtre Philippe Guitart. "Il faut aider les gens à apprendre à vivre ensemble, pas malgré leurs différences, mais avec leurs différences", a-t-il expliqué à franceinfo, saluant un "message de paix".