Tendu dès son ouverture, lundi à Paris, le procès du frère de Mohamed Merah ne répond pour l'instant pas à toutes les attentes des familles des victimes du tueur de Toulouse et Montauban. En cause, notamment, l'absence de compassion affichée par Abdelkader Merah lors des audiences placées sous haute sécurité : "Il a beaucoup parlé de son frère, mais pas des victimes", a ainsi regretté Naoufal Ibn Ziaten, frère d'Imad Ibn Ziaten, le premier militaire emporté par la rage meurtrière de Mohamed Merah.
"À aucun moment il n'a dit : 'Je regrette le fait que mon frère est passé à l'acte'. Et c'est très dur", regrette au micro d'Europe 1 Naoufal Ibn Ziaten, lui-même membre des forces de l'ordre au sein de la police nationale. "Ça fait deux jours seulement, mais c'est deux jours de souffrance. Mais on va rester debout. La justice fera son travail."
Audiences sous tension. Le procès, qui voit également comparaître Fettah Malki, un ami d'enfance de Mohamed Merah, vise à déterminer les complicités dont le terroriste a bénéficié pour mener ses tueries. "Pour moi c'est un auteur, c'est pas un complice", reprend Naoufal Ibn Ziaten à propos d'Abdelkader Merah. "Quand on l'écoute, quand on ressent ce qu'il dit, c'était un cerveau. C'était un cerveau qui n'utilisait pas ses mains mais qui faisait utiliser d'autres mains, celles de son frère."
Signe de la tension régnant dans la salle, la mère de Mohamed Merah a provoqué des murmures hostiles et injurieux sur les bancs des parties civiles en adressant un baiser à son fils. Le procès a également été brièvement interrompu mardi pour un rappel à l'ordre dispensé par le président de la cour d'assises. "Je serai digne et je serai là tous les jours", annonce de son côté Naoufal Ibn Ziaten. Je ne le lâcherai pas du regard. Parce que j'en ai besoin moi aussi."