Les services de renseignement belges, qui avaient connaissance de la radicalisation de Salah Abdeslam, ont tardé à le signaler. C'est la conclusion de la commission parlementaire sur les attentats, livrée dimanche par son rapporteur, le député socialiste Sébastien Pietrasanta.
Fiché seulement pour des faits de droit commun. Or, cela a facilité la fuite du terroriste présumé. De fait, les gendarmes français ont contrôlé Salah Abdeslam le 14 novembre, à Cambrai, près de la frontière franco-belge. Le seul membre encore en vie du commando djihadiste responsable des attentats du 13 novembre 2015 leur présente alors des papiers à son nom. Il a ensuite été retenu par les forces de l'ordre, car il avait été inscrit par les autorités belges dans un fichier européen, le Système d'information Schengen (SIS II) pour des faits de droit commun. Mais les services de renseignement du Plat Pays ont, en revanche, tardé à notifier sa radicalisation dans le fichier. Sa voiture a donc été autorisée à repartir au bout d'une demi-heure.
L'ordre d'interpeller est venu trop tard. "Les gendarmes français ont respecté la procédure habituelle, ils ont même fait du zèle, quelques heures après les attentats, en le gardant plus longtemps qu'à l'ordinaire", a expliqué Sébastien Pietrasanta, qui rendra son rapport complet mardi. Ce n'est que plus d'une heure après l'interpellation d'Abdeslam que les autorités belges ont informé la France de son appartenance à la mouvance jihadiste. Les gendarmes ont alors reçu l'ordre de l'interpeller, trop tard. Le suspect ne sera arrêté que le 18 mars, après une cavale de plus de quatre mois.