Abolition des "textes à trous", test de rédaction à l'entrée en 6e, concours d'écriture : le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a présenté vendredi des mesures pour améliorer la maîtrise de l'écrit chez les élèves, une "urgence républicaine" selon lui. "Je crois à l'importance de l'écrit, et je vais plus loin, de l'écriture, y compris de l'écriture créative", a déclaré Gabriel Attal, lors d'un déplacement dans une école primaire à Tremblay-les-Villages, près de Chartres en Eure-et-Loir, à l'occasion des évaluations de début d'année dans les classes.
Début septembre, "j'avais été interpellé dans une tribune par des artistes et des intellectuels", publiée dans le journal Le Monde, appelant à "redonner à l'écrit" ses "lettres de noblesse", a-t-il rappelé lors d'un point presse. "C'était important pour moi de répondre", a-t-il ajouté.
"Près d'un élève sur trois ne sait ni lire ni écrire convenablement"
Dans une nouvelle tribune, également publiée dans Le Monde, Gabriel Attal a dit vendredi croire "aux forces de l'écrit". Il proclame "un devoir d'exigence et d'excellence" sur cette question, d'autant que le niveau baisse, selon lui : "près d'un élève sur trois ne sait pas lire ou écrire convenablement à son entrée en 6e".
"Nous devons faire plus et nous devons faire mieux", insiste-t-il, avant d'énumérer une nouvelle série de mesures qu'il souhaite voir se développer ou se mettre en place dans les écoles, collèges ou lycées. Il faut ainsi "abolir les 'textes à trous' dans les apprentissages au cours moyen et au collège", préconise Gabriel Attal, précisant que cette mesure s'appliquerait dès cette année.
Le ministre veut par ailleurs que les "évaluations nationales" qui concernent tous les élèves à l'entrée en 6e intègrent un "test de rédaction", en plus de la lecture, pour "détecter les fragilités des uns et les talents des autres".
Attal veut "mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux"
Fin août, Gabriel Attal avait déjà indiqué qu'il voulait "mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux". Pour ce faire, il avait déjà annoncé que deux heures seraient consacrées chaque jour à la lecture au CP, et que les élèves de CM2 devraient produire "au moins un texte écrit" chaque semaine. Interrogée par l'AFP, Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du premier degré, a estimé que "avant de donner des injonctions aux enseignants, il faut comprendre ce qui fait obstacle à l'écriture".
"Depuis six ans, les injonctions portent sur le décodage en lecture, et pas sur la compréhension. Et pour écrire il faut comprendre", a-t-elle poursuivi. "Ensuite il faut se poser la question des conditions d'enseignement qui font obstacle: les conditions d'apprentissage sont dégradées par des effectifs chargés", a encore observé la responsable syndicale.
Gabriel Attal dit par ailleurs souhaiter créer "dès cette année" un "double grand concours national d'écriture": l'un pour les élèves en fin de primaire et en fin de collège, l'autre pour... les enseignants, "dont le talent, la créativité méritent d'être mieux reconnus et partagés". "J'espère que de nombreux artistes, et notamment ceux qui m'ont interpellé dans la tribune, participeront à ce concours, à la fois pour accompagner les élèves pour sa préparation et puis pour participer au jury", a-t-il souligné lors de son déplacement.