C'est un "appel solennel". Alors que 62% des jeunes adultes en France ont vu leurs premières images pornographiques avant l'âge de 15 ans, d’après une enquête OpinionWay pour 20 Minutes, publiée le 10 avril dernier, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (Cngof) a émis un véritable cri d’alarme vendredi. Les professionnels de santé demandent d’abord que la loi sur la protection des mineurs soit appliquée. Et pressent le gouvernement de s'inspirer des mesures de contrôle mises en place dans d'autres pays.
"S'attaquer au porte-monnaie" des fournisseurs d'accès. Ils proposent ainsi de suivre l'exemple du Royaume-Uni, en obligeant les sites pornographiques à vérifier l'âge de leurs visiteurs, quitte à payer de lourdes amendes s'ils ne le font pas. "Les fournisseurs d'accès ont tous une autorisation d'exercice en France. S'ils ne respectent pas les lois de la France, retirons-leur leur autorisation, punissons-les par des amendes. Attaquons-nous au porte-monnaie de ceux qui gagnent des milliards avec ça", exhorte le gynécologue Israël Nisand, signataire du texte.
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Un numéro de carte bancaire ou un "passe porno". En Angleterre, cette obligation a été inscrite dans la loi : à chaque site de mettre en place son système de vérification. Cela pourrait être, comme le propose Israël Nisand, de fournir un numéro de carte bancaire. Pas pour payer l'accès au site, mais pour prouver son identité. Autre piste proposée outre-Manche : que l'âge des visiteurs soit vérifié et validé par une entreprise extérieure, qui fournirait identifiants et mots de passe uniquement aux majeurs.
Enfin, dernière possibilité, la création de ce que l'on pourrait appeler un "pass porno". L'idée serait d'aller chercher dans une boutique un code personnel pour accéder aux sites, en échange d'une preuve de majorité. Et de quelques livres sterling.