La ministre de la Santé Agnès Buzyn a demandé un "état des lieux" de l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) pour s'assurer "qu'il n'y a pas une augmentation du nombre de médecins qui font valoir la clause de conscience", a-t-elle indiqué mardi. Interrogée sur RMC/BFMTV sur une possible suppression de la clause de conscience des médecins, une semaine après que le chef du syndicat des gynécos a suscité un tollé en assimilant l'IVG à un "homicide" dans un reportage, la ministre a répondu que ce n'était "pas prévu".
"Je veux m'assurer que l'accès à l'IVG aujourd'hui est toujours aussi simple". Mais "je veux m'assurer qu'il n'y a pas une augmentation du nombre de médecins qui font valoir la clause de conscience" pour l'IVG, a-t-elle dit. "Je veux m'assurer que l'accès à l'IVG aujourd'hui est toujours aussi simple", a-t-elle poursuivi, ajoutant avoir "demandé un état des lieux" de l'accès à l'IVG aux agences régionales de santé.
Un nombre d'IVG stable. "Ce qui me rassure, sans me rassurer complètement, c'est qu'aujourd'hui le nombre d'IVG en France reste stable depuis dix ans", a ajouté la ministre. "Ça veut dire qu'il n'y a pas de difficulté d'accès, mais par endroits, il y a certainement des difficultés d'accéder à l'IVG dans des délais raisonnables."
L'IVG est "un droit trop souvent menacé". Les propos du président du Syndicat national des gynécologues (Syngof), Bertrand de Rochambeau, avaient été "fermement" condamnés par Agnès Buzyn et la secrétaire d'État à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa. "L'IVG est un droit trop souvent menacé pour lequel il convient de ne relâcher aucun effort", avaient-elles affirmé. De son côté, l'Ordre des médecins avait fait valoir que "la clause de conscience ne saurait être un moyen de se soustraire à la loi et aux dispositions de la déontologie médicale".
212.000 IVG en 2016. Le nombre d'IVG en France est stable depuis une quinzaine d'années, avec près de 212.000 actes réalisés en 2016 contre 215.000 en 2001. En revanche, les IVG chirurgicales sont devenues minoritaires, passant de 69% à 36%. Une évolution en partie liée à la possibilité d'effectuer des IVG médicamenteuses.