Représentant du Pape François en France, Luigi Ventura, 74 ans, est attendu dans les locaux de la police judiciaire parisienne mercredi après-midi. Le "nonce apostolique", c'est-à-dire l'ambassadeur du Vatican, va être confronté mercredi après-midi et jeudi à trois hommes qui l'accusent d'agression sexuelles.
Ils ont entre 25 et 40 ans, et racontent des mains aux fesses infligées par le nonce en pleines cérémonies officielles, comme les vœux aux autorités diplomatiques et religieuses à l'hôtel de ville de Paris.
Face à face. "Ça m’intéresse de savoir comment il va présenter les choses. Moi, je m’en souviens très bien, mes souvenirs sont solides", explique à Europe 1 Benjamin, l’un des plaignants. "Je veux que cette personne me regarde dans les yeux et me dise sa version", poursuit-il. "Je suis très curieux de savoir s’il aura la même tête que la première fois, juste après m’avoir touché les fesses, alors qu’il était à côté de moi depuis trois secondes. C’était un regard tranquille, très bonhomme, un regard de père de famille aimant", rapporte-t-il.
Une immunité diplomatique. Une enquête a été ouverte en début d'année, le nonce a déjà été entendu à sa demande. Mais l'enquête pourrait tourner court à cause de l'immunité diplomatique de l'ambassadeur du Saint-Siège, que le Vatican n'a pas souhaité lever à ce stade. Benjamin espère pourtant que la procédure puisse suivre son cours et que Luigi Ventura ne soit pas soustrait à la justice française. "Moi, je veux qu’il soit présenté à un juge", martèle-t-il.