Ils étaient des dizaines de milliers dans les rues de plusieurs villes de France, samedi, pour manifester de nouveau leur colère. Après 10 semaines de mobilisation, les "gilets jaunes" ne veulent rien lâcher.
Un mouvement qui s'essouffle ? Les chiffres comme l'état d'esprit des manifestants pour l'"acte 10" du mouvement des "gilets jaunes" disaient tout le contraire. Samedi, en fin de journée, quelque 84.000 manifestants ont été dénombrés par le ministère de l'Intérieur, soit quasiment la même chose que samedi dernier. Europe 1, qui a suivi les manifestations dans plusieurs villes de France toute la journée, est allé à la rencontre de manifestants toujours très motivés.
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"Si on s'arrête, on n'obtiendra rien". C'est le cas de Marie-Ange, qui a défilé à Toulouse. Dans la Ville rose, quelque 10.000 personnes se sont rassemblées, un record depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". Cela s'explique notamment par les appels lancés dans tout le département pour encourager la convergence vers la métropole. "Cela motive, on se dit qu'on n'est pas là pour rien", se félicite Marie-Ange. "On voit que d'autres sont comme nous, qu'ils en ont marre du système." Pas question pour elle de s'arrêter là. "Si on veut que les choses changent, il faut insister. Si on s'arrête, c'est sûr qu'on n'obtiendra rien."
"On ne lâche rien". Car pour l'instant, l'exécutif n'a pas fait un geste, estiment les "gilets jaunes". Le "grand débat national" lancé mardi par le gouvernement ? "C'est un slogan, de la communication politique. Personne n'est dupe", tranche Eric, qui a parcouru quelque 14 kilomètres avec le reste du cortège parisien, pour une manifestation bien plus classique que d'habitude, au tracé précis et respecté. L'état d'esprit est le même dans les rues de Grenoble, où Jacky veut "lui faire voir, à Manu". "On est toujours là, on ne lâche rien." Pour Karine, elle aussi présente dans le chef-lieu isérois, le président de la République doit "arrêter de faire semblant d'écouter". "Qu'il entende et apporte des réponses concrètes !", martèle-t-elle.
"On a besoin de choses concrètes". Cédric, qui a lui aussi grossi les rangs du défilé à Grenoble, enfonce le clou : "On a besoin de choses concrètes maintenant, pas dans deux mois. C'est pour ça que les gens sont de plus en plus mobilisés." Pour beaucoup de "gilets jaunes", samedi en fin de journée, l'heure était déjà à préparer un "acte 11".