Le ministère de l'Économie a saisi la justice cet automne sur de possibles infractions commises par le groupe cimentier Lafarge en faisant fonctionner une usine en Syrie, malgré des interdictions européennes, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes. Interrogé par l'AFP, Bercy a confirmé le dépôt d'une plainte au parquet de Paris, sans autre précision. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur la base de cette plainte en octobre, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
L'interdiction d'acheter du pétrole syrien bravée. Le fonctionnement de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, sous la responsabilité d'une filiale locale de Lafarge, a déjà fait polémique quand le journal Le Monde avait révélé en juin de possibles arrangements avec l'organisation État islamique (EI). La plainte du ministère de l'Économie porte elle sur une interdiction d'acheter du pétrole dans ce pays, édictée par l'Union européenne en 2012 dans le cadre d'une série de sanctions contre le régime de Bachar al-Assad, a expliqué une source proche du dossier à l'AFP. Cette plainte remonte à fin septembre.