Addictions au travail : 85% des patrons "préoccupés"

Les drogues les plus consommées au travail sont le tabac, l'alcool, le cannabis et la cocaïne. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Virginie Salmen avec VDM , modifié à

SONDAGE - 85% des dirigeants d'entreprises se disent "préoccupés" par les drogues que consomment leurs salariés sur leur lieu de travail. 

Cette enquête sur les addictions au travail, présenté jeudi pour la Journée nationale de prévention des conduites addictives en milieu professionnel, donne des vertiges aux employeurs. Selon le sondage réalisé par BVA pour la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Midelca), 85% des dirigeants d'entreprises se disent "préoccupés" par les drogues que consomment leurs salariés sur leur lieu de travail.

L'alcool, première préoccupation. Au premier rang des drogues qui inquiètent les patrons, l'alcool arrive largement en tête. Les employeurs redoutent particulièrement cette addiction à cause de ses lourdes répercussions sur le travail de leurs employés. Parmi les conséquences les plus importantes : efficacité en baisse, risques d'accidents du travail ou de maladies, absentéisme et retards à répétition, atteinte à l'image de l'entreprise....

Les femmes particulièrement touchées. "Parmi les addictions des salariés, le tabac arrive devant l'alcool, le cannabis et la cocaïne", détaille la présidente de la Midelca, Danièle Jourdain-Menninger. "En parallèle, ces personnes addictes consomment également des médicaments psychotropes qui permettent de lutter contre le stress ou de renforcer l'activité cérébrale", poursuit-elle. Et quel public est le plus touché ? "Ce sont les femmes cadres et les femmes des professions intermédiaires qui ont tendance à consommer davantage", assure Danièle Jourdain-Menninger. "La restauration et l'hébergement sont les deux secteurs les plus touchés, sans oublier la construction et les milieux culturels".

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Je prenais ce qu'il fallait pour que mon corps arrête de trembler.

"Je prenais ma flasque à 17h dans mon bureau". Laurence Cottet, ex-directrice des risques du groupe Vinci, raconte sa propre descente aux enfers. "Nous avions souvent des réunions tardives", rembobine cette ancienne alcoolique. "Et pour être en forme à 19h, je prenais ma flasque à 17h et je prenais ce qu'il fallait pour que mon corps arrête de trembler parce qu'en fait j'étais en manque". Et de poursuivre : "le stress était tel et parfois l'ennui des nuits à l'hôtel où tout le mini-bar y passait. Tout le contexte professionnel était là pour m'enfoncer encore plus".

Laurence a bu dans le cadre du travail pendant plusieurs années… jusqu'au jour où elle s'est effondrée devant tous les cadres de l'entreprise à la cérémonie des vœux du groupe. Personne ne lui a proposé de l'aide dans l'entreprise. Elle a fini par accepter une rupture conventionnelle pour prendre le temps de se soigner. Elle est désormais sobre mais au chômage depuis 2009.