Le Vatican n'a pas notifié au cardinal espagnol Luis Francisco Ladaria Ferrer sa citation à comparaître dans l'affaire Barbarin, en invoquant son "immunité", a-t-on appris mercredi auprès des parties civiles.
Il avait conseillé de "ne pas saisir la justice". Celles-ci avaient cité à comparaître le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour complicité de non-dénonciation d'agressions sexuelles. Mgr Ladaria avait été consulté par le cardinal Philippe Barbarin sur le cas d'un prêtre de son diocèse, mis en cause par d'anciens scouts de la région lyonnaise. Le prélat espagnol avait conseillé à l'archevêque de Lyon de prendre "les mesures disciplinaires adéquates tout en évitant le scandale public", dans un courrier saisi en perquisition par les enquêteurs. C'est-à-dire "de ne pas saisir la justice", selon les avocats des plaignants.
Un échange "dans l'exercice de fonctions souveraines". Leur citation à comparaître avait été transmise durant l'été au Vatican par les autorités françaises. Dans une "note verbale" adressée le 17 septembre au Quai d'Orsay et transmise à la justice lyonnaise, que l'AFP a pu consulter, les autorités romaines soulignent que le prélat espagnol a échangé avec le cardinal Barbarin "dans l'exercice de fonctions souveraines", en sa position au sein de l'organisation du Saint-Siège, et que le droit international reconnaît "l'immunité pénale 'ratione materiae' aux agents publics pour les actes accomplis au nom du Souverain" pontife. "Le Tribunal du Vatican a donc considéré l'instance inacceptable et a établi qu'il ne procéderait pas à la notification de la citation au Cardinal Ladaria", conclut le document.