Le président de la Métropole européenne de Lille (MEL) Damien Castelain a été mis en examen pour recel d'abus de biens sociaux dans l'affaire du Grand Stade de Lille, a appris l'AFP jeudi auprès du parquet, confirmant une information de la Voix du Nord.
L'élu non encarté est soupçonné d'avoir bénéficié pour 18.000 euros de pierres livrées via Eiffage, constructeur du stade, pour une terrasse personnelle. Il est déjà mis en examen depuis 2017 pour "trafic d'influence passif" et "complicité de favoritisme" dans cette enquête sur l'attribution du marché du stade Pierre-Mauroy à Eiffage en 2008, lorsqu'il était l'un des vice-présidents de la communauté urbaine de Lille. À la tête de la MEL depuis 2014, il a été convoqué mardi devant le juge d'instruction qui l'a mis en examen, cette fois-ci pour recel d'abus de biens sociaux.
Deux autres élus visés par une information judiciaire
Début juillet 2018, le parquet de Lille avait cependant requis un non-lieu à l'encontre des sept personnes mises en examen ou sous statut de témoin assisté, dont Damien Castelain. Il avait en revanche requis un supplément d'information pour ce seul volet de la livraison via Eiffage à son domicile de pierres pour la construction d'une terrasse.
Après ces réquisitions de 2018, il appartient au juge d'instruction Jean-Marc Cathelin de se prononcer. Outre Damien Castelain, deux anciens élus sont visés par cette information judiciaire ouverte pour favoritisme, faux et usage de faux, corruption et trafic d'influence.
Il s'agit de Michèle Demessine, ex-sénatrice PCF du Nord et ancienne vice-présidente, sous statut de témoin assisté, et de Henri Ségard, lui aussi ex-vice président de l'institution. Deux anciens dirigeants d'Eiffage sont également soupçonnés de trafic d'influence actif, et deux fonctionnaires de la communauté de faux et usage de faux. Le stade Pierre Mauroy, implanté à Villeneuve-d'Ascq et inauguré en 2012, est une enceinte ultramoderne de 50.000 places, où se tiennent principalement les matches du Losc, le club de football de Lille.