L’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, qui comparaît pour injures publiques, a réaffirmé que le "mur des cons" n’était "pas une expression syndicale", mais un "exutoire".
L’affaire du "mur des cons" revient sur le devant de la scène. L’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, qui comparaît pour injures publiques, s’est défendue mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Françoise Martres, en poste au moment de la révélation de cette affaire qui avait suscité un tollé à droite, a réaffirmé que ce mur" n’était "pas une expression syndicale", mais "un conglomérat d’initiatives individuelles, un exutoire".
Le "mur des cons", révélé en avril 2013 par le site Atlantico, consistait en un trombinoscope de dizaines de photos, épinglant des politiques, essentiellement de droite, mais aussi des magistrats, journalistes ou intellectuels.
Un "mur" qui n’avait "pas vocation à être rendu public". L’ancienne présidente du syndicat, la seule à porter la responsabilité de cet affichage collectif, a rappelé qu’elle n’était présidente que depuis quelques mois lorsque ce mur des cons a été révélé au public. Françoise Martres a précisé que ce "mur" était alimenté depuis plusieurs années par les membres du syndicat, "au gré des exaspérations", et a assuré n’avoir "pas vu qui affichait quoi, quand et pourquoi."
La magistrate de 61 ans a également estimé que ce "mur des cons" n’avait pas vocation à être rendu public. Selon elle, un journaliste de France 3, venu pour une interview, a "volé" ces images et les a ensuite diffusées.
Des excuses pour deux parents de victimes. Françoise Martres a ensuite déploré les attaques "blessantes" des politiques, essentiellement de droite, à la suite de la révélation de cette affaire. Le seul mot d’excuse formulé par l’ancienne présidente du Syndicat a été pour les deux parents de victimes qui figuraient sur ce mur, dont l'ancien général Philippe Schmitt, présent mardi au tribunal, qui avait critiqué le "laxisme" de certains juges après l'assassinat de sa fille.
L’humoriste controversé Dieudonné, lui aussi punaisé sur ce mur et qui a demandé à se constituer partie civile, était également dans la salle, avec un gilet jaune sur ses vêtements. Neuf des plaintes proviennent d'élus ou ex-élus Les Républicains (ex-UMP), comme Patrick Balkany, Éric Woerth ou Valérie Debord. Les trois autres plaintes ont été déposées par le Rassemblent national (RN), le maire de Béziers Robert Ménard (proche du RN) et l'ancien général Philippe Schmitt.