Lundi commence la troisième et dernière semaine du procès de deux anciens policiers de l’antigang accusés du viol d’une touriste canadienne en 2014 dans les bureaux du 36, quai des Orfèvres. Après deux semaines de débats où chaque camp a maintenu sa version, le verdict attendu en fin de semaine peut faire le grand écart entre 20 ans de réclusion et l’acquittement.
Test ADN et état d'affolement. Depuis le début de ce procès, la partie civile Emilie Spanton maintient ses accusations. "Ces deux hommes m'ont violée", a-t-elle confirmé en français à la barre en désignant les deux accusés. Dans son récit, la Canadienne décrit des scènes d'une grande violence. Elle affirme aussi qu'il y avait un troisième homme qu'elle n'a jamais identifié. Les examens médicaux réalisés à l'issue de la nuit confirment la présence de trois ADN masculins et des témoins policiers de garde ont raconté son état d'affolement en descendant des bureaux, autant d'éléments concrets qui, selon ses avocats, constituent des preuves.
Un questionnaire chirurgical pour la partie civile. Pourtant, rien n'est si évident, au point que vendredi dernier, la partie civile a été réinvitée à la barre, fait rare lors d'un procès d'assise. Objectif de cette procédure ? Que l'avocat général chargé de porter l'accusation l'interroge. Le questionnaire, chirurgical, portait sur un certain nombre de questions restées sans réponses ainsi que sur des détails concrets, de quoi aider les jurés à se faire une intime conviction. Lors de ce procès a en effet plané la désagréable impression que chacun a menti, la victime comme les accusés. Ces derniers n'ont d'ailleurs eux non plus jamais changé de position depuis le début : ils clament encore et toujours leur innocence.