Le groupe Publihebdos a assuré "ne pas avoir les moyens" de répondre à une telle demande. Le groupe de presse possède plusieurs des hebdomadaires qui avaient reçu une réquisition leur demandant des archives prouvant la présence de Penelope Fillon sur le terrain, dans l'affaire de ses présumés emplois fictifs.
Publihebdos est dans "l'incapacité de fournir les éventuels articles". "Pour répondre au mieux à sa demande, Publihebdos a fait savoir au juge [Serge] Tournaire qu'il tient à la disposition de la justice sa collection d'archives et rappelle qu'elles sont publiques dans le cadre du dépôt légal, disponible auprès de la BNF (Bibliothèque nationale de France)", a expliqué le groupe sur le site Actu.fr qu'il édite.
"Publihebdos précise être dans l'incapacité de fournir précisément les éventuels articles et ne pas avoir les moyens de mener ces recherches colossales qui portent sur des centaines de milliers de pages (dont la plupart ne sont pas numérisées) publiées dans plusieurs journaux durant cette période de 18 ans", a fait valoir le groupe.
Des preuves de sa présence sur le terrain. La réquisition du cabinet du juge Tournaire, chargé de l'instruction au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, a été envoyée à cinq hebdomadaires de la Sarthe, de l'Orne et de l'Eure-et-Loir : L'Action Républicaine, Le Perche, Les Nouvelles de Sablé, L'Orne Hebdo et Le Petit Courrier-L'Echo de la Vallée du Loir.
La justice demande aux journaux de lui fournir "tout article publié évoquant Mme Penelope Fillon et notamment tout article relatant sa participation à des événements locaux (inaugurations, cérémonies officielles, visites d'hôpitaux, de maisons de retraite, vernissages, concours divers, etc) publié entre 1998 et 2016", avait indiqué mardi Samuel Quignon, rédacteur en chef du Petit Courrier-L'Echo de la Vallée du Loir, qui appartient à Publihebdos.
Mis en examen pour des emplois présumés fictifs. Penelope Fillon a été mise en examen le 28 mars pour "complicité et recel de détournement de fonds publics", "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et "recel d'escroquerie aggravée". Elle est soupçonnée d'avoir bénéficié, avec deux de ses enfants, d'emplois fictifs à l'Assemblée nationale dans une période s'étalant de 1986 à 2013, notamment pour assister son mari, rémunérés par de l'argent public.
François Fillon a été mis en examen le 14 mars pour "détournement de fonds publics", "recel et complicité d'abus de biens sociaux" et "manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique".