La justice a rejeté pour la deuxième fois mercredi une demande de remise en liberté de la mère de la petite Fiona, Cécile Bourgeon, qui demandait à comparaître libre à son procès en appel pour la mort de sa fille. Le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Riom Jean-Baptiste Colombani n'a pas motivé publiquement sa décision. La décision des magistrats est conforme aux conclusions de l'avocat général Raphaël Sanesi de Gentile, qui avait dit mardi craindre des "troubles à l'ordre public" si Cécile Bourgeon était assignée à résidence au domicile de sa mère à Perpignan.
Ses avocats ont déposé une nouvelle demande. "C'est une décision incompréhensible. La chambre de l'instruction se prononce en effet comme si la cour d'assises n'avait pas acquitté Cécile Bourgeon fin novembre. La Cour de cassation que nous saisissons immédiatement saura, sans aucun doute, sanctionner ce nouveau mépris pour le 'peuple juge'", ont réagi les avocats de Cécile Bourgeon dans un communiqué. "Une nouvelle demande de mise en liberté est également déposée ce jour. Nous n'avons pas le droit de renoncer devant une injustice flagrante", ont-ils ajouté.
Un mois et demi plus tôt, la chambre de l'instruction avait déjà refusé une première demande en raison également de possibles "pressions sur les témoins" et la nécessité d'une "protection des indices". Car le corps de la fillette, morte en 2013 à Clermont-Ferrand à l'âge de cinq ans, n'a jamais été retrouvé. Et le procès devant la cour d'assises de Riom n'avait pas permis d'en savoir plus sur le lieu exact où Cécile Bourgeon et son ex-concubin affirment l'avoir enterrée, en lisière d'une forêt, près du lac d'Aydat, dans le Puy-de-Dôme.
Acquittée partiellement. Le 26 novembre, Cécile Bourgeon avait été acquittée partiellement du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, tandis que son ancien compagnon était condamné à 20 ans de réclusion pour ces mêmes faits. La cour d'assises du Puy-de-Dôme l'avait en revanche condamnée à cinq ans de prison pour quatre délits, notamment "non-assistance à personne en danger" et "dénonciation de crime imaginaire" pour avoir monté le scénario de la disparition de Fiona dans un parc de Clermont-Ferrand, en mai 2013. Devant ce verdict bien en-deçà de ses réquisitions, le parquet général avait ensuite annoncé qu'il interjetait appel pour les deux accusés qui seront jugés devant la cour d'assises de la Haute-Loire, à une date qui n'a pas été fixée.