Les avancées dans l'enquête sur la mort de Grégory Villemin ont été notamment permises grâce à des "experts en écriture". Leur travail est différent de celui des graphologues qui, eux, cherchent à déterminer les traits de personnalité du rédacteur d'un texte.
De la forme des lettres à l'espace laissé entre les mots. L'expert en écriture, lui, n'a qu'un seul but : savoir qui a écrit un texte. Il s'agit d'un travail de comparaison entre deux manuscrits. L'un est original, l'autre peut être une copie. Pour déterminer la paternité graphique d'un texte, l'expert en écriture va analyser la forme des lettres, l'inclinaison des mots, les marges laissées par le rédacteur… Si besoin, il peut s'appuyer sur l'imagerie infrarouge ou ultra-violette. Bien pratique pour voir si le faussaire ou le corbeau s'est servi de mots photocopiés qu'il aurait repassés avec un stylo, à la manière d'un calque.
CHRONOLOGIE - Affaire Grégory, 30 ans de feuilleton
"On va s'attacher au caractère spontané de l'écriture". Loupes et microscopes viennent renforcer la palette d'outils mis à la disposition de ces experts en écriture. Mais les progrès techniques ne font pas tout. "Ce qui est très important, c'est d'avoir l'œil. On va s'attacher au caractère spontané ou pas de l'écriture. Quand quelqu'un essaie de contrefaire une écriture, on peut le remarquer par le rythme, la lenteur du graphisme", insiste Christine Jouishomme, présidente de la compagnie des experts en écriture, au micro d'Europe 1.
L'expérience et l'intuition restent la base du métier. Cette science a donc très peu bougé au cours du temps. Utilisée au cours des procès Dreyfus, Seznec ou encore d'Omar Raddad, elle ne permet pas de disculper formellement un suspect ou de le condamner.