Cette fois, Jacqueline Jacob devrait parler. En juin dernier, face aux gendarmes, elle n'avait pas dit un mot. Mais vendredi après-midi, cinq mois après son arrestation, la grand-tante de Grégory Villemin est convoquée pour la première fois devant la juge d'instruction, à Dijon.
Un discours inchangé. Jacqueline Jacob, 73 ans, a été mise en examen en juin dernier pour "arrestation, enlèvement, séquestration et détention suivi de mort", offrant un nouveau rebondissement à cette affaire judiciaire non résolue depuis 33 ans. Remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire, elle est notamment suspectée d'avoir écrit des lettres anonymes aux parents du petit garçon un an avant sa mort, après une nouvelle expertise réalisée par un graphologue. Face à la juge, Jacqueline Jacob a maintenant l'intention de dire que non, elle n'a pas écrit ces deux lettres du corbeau. Elle va aussi clamer haut et fort que oui, le 16 octobre 1984, au moment du rapt de Grégory, elle était - comme son mari Marcel, lui aussi suspecté, également arrêté et placé sous contrôle judiciaire - au travail, à l'usine, jusqu'à 21 heures. Son avocat, Me Frédéric Berna, assure d'ailleurs que des témoins l'ont confirmé, une nouvelle fois, aux enquêteurs le mois dernier.
La justice "n'arrête pas de se planter". "L'alibi des Jacob est en béton", affirme le conseil, au micro d'Europe 1. "Toute personne qui regarde ce dossier objectivement ne peut qu'être convaincue du fait que Jacqueline Jacob est innocente. Honnêtement, la justice s'est une nouvelle fois trompée de direction. Et une nouvelle fois, elle ne veut pas le reconnaître, parce qu'on en a marre de dire qu'on dépense des millions dans un dossier et qu'on n'arrête pas de se planter", dénonce-t-il. Pour Me Berna, ce nouveau rebondissement dans l'affaire n'est que le marqueur d'une "course à celui qui aura l'honneur de dire qu'il aura résolu l'affaire. Mais il va falloir se rendre compte qu'à force de construire de faux coupables, on construit des erreurs judiciaires".
Le 4 décembre, ce sera au tour de Marcel Jacob de répondre aux questions de la juge d'instruction.
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