Trois jours après avoir défendu son "alibi" devant la juge d'instruction, Jacqueline Jacob, mise en examen pour l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort de son petit-neveu Grégory en 1984, demande lundi l'assouplissement du contrôle judiciaire qui la tient éloignée de son mari Marcel, également suspecté, et de leur domicile.
"L'accusation ne repose sur rien". "Pour l'instant, elle reste combative", assure l'avocat de Jacqueline Jacob, Me Frédéric Berna, au micro d'Europe 1 lundi. "Mais à un moment, il faut que ça s'arrête. Les éléments la mettant hors de cause sont là, l'accusation ne repose sur rien de tangible", martèle-t-il. Les époux Jacob sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d'être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent. Or, le conseil assure que le couple était au travail le 16 octobre 1984 de 14h30 à 21 heures, et qu'il leur était donc techniquement impossible de prendre part à cette opération macabre.
"Si ce n'était pas aussi tragique, ce serait risible". Brièvement écroués en juin, Jacqueline et Marcel ont depuis l'obligation de résider séparément et loin de leur domicile situé à Aumontzey, dans les Vosges. Fin octobre, la chambre de l'instruction de Dijon a refusé de modifier le contrôle judiciaire du couple, évoquant notamment un risque de concertation. "Ça fait six mois ! Combien de temps faut-il à la justice pour prendre une décision ? Six mois que l'on oblige ces gens à vivre loin de chez eux, séparés. Sur quels motifs ? Qu'ils pourraient se concerter entre eux ? Trente-trois ans après ? Excusez-moi, mais si ce n'était pas aussi tragique, ce serait risible ! Si vous racontez cette histoire à un étranger, il ne va pas croire que c'est la justice de notre pays qui dit des trucs pareils", tonne Me Berna sur Europe 1.
Marcel Jacob, dont une première audition a été reportée, doit être entendu le 4 décembre, avant de demander à son tour une modification de son contrôle judiciaire.
Affaire Grégory : Jacqueline Jacob "reste combative"