La demande a été effectuée quelques jours après l'annulation des mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob.
Déboutés de leur demande d'annulation de la garde à vue de Murielle Bolle, personnage clef de l'affaire Grégory, en 1984, ses avocats se sont pourvus en cassation. "Le pourvoi a été fait vendredi car la chambre de l'instruction n'a pas annulé le procès-verbal de garde à vue de notre cliente en novembre 1984", au cours de laquelle elle avait mis en cause Bernard Laroche dans l'enlèvement du petit Grégory, a déclaré Me Jean-Paul Teissonnière, confirmant une information du quotidien l'Est républicain.
Mercredi, les magistrats dijonnais avaient annulé pour des points de procédure - et non pas sur le fond du dossier - les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob pour le rapt mortel du petit garçon, il y a 33 ans. Cette décision inattendue avait été saluée comme une grande victoire par leurs conseils.
"Un pas dans la bonne direction". "Cette décision est remarquable. Une analyse approfondie a été faite et cet arrêt est un pas dans la bonne direction", a d'ailleurs estimé Me Teissonnière. Mais l'avocat souhaite que la Cour de cassation "termine le travail", en examinant les conditions de la garde à vue de Murielle Bolle, âgée de 15 ans en 1984, "contraires", selon lui, "à la convention européenne des droits de l'Homme" et aux "principes des droits de la défense" prévoyant des "garanties spécifiques pour les mineurs".
Lors de sa garde à vue en 1984, Murielle Bolle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Bernard Laroche avait été incarcéré puis relâché avant d'être tué d'un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, en 1985.