Murielle Bolle, témoin clé de l'affaire Grégory aujourd'hui soupçonnée d'enlèvement et écrouée, a mis un terme mardi à la grève de la faim qu'elle avait entamée jeudi, pour pouvoir "travailler", a indiqué un de ses avocats.
"Pas en état de préparer quoi que ce soit". "Elle a arrêté cet après-midi", a précisé Me Jean-Paul Teissonnière, confirmant une information du Figaro. "Il faut préparer la confrontation avec le cousin qui a fait un témoignage contre elle. Il faut travailler." Murielle Bolle "n'est pas en état de préparer quoi que ce soit à l'heure actuelle (...) elle est affaiblie, elle a des vertiges et donc elle a décidé raisonnablement" d'arrêter, a-t-il ajouté. "Elle est pugnace et confiante", confie un de ses avocats auprès d'Europe 1.
Demande de liberté déposée jeudi. Mise en examen et écrouée depuis le 29 juin, cette femme de 48 ans avait entamé jeudi une grève de la faim pour "dire son innocence" et "protester contre son placement en détention", confirmé le 4 juillet par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon où le dossier est instruit. Depuis, une confrontation a été programmée le 28 juillet avec un cousin dont le témoignage a été déterminant dans sa mise en cause. "Elle était dans l'attente. Là, on a un calendrier relativement précis, on a du travail à faire pour démonter ce témoignage absurde qui ne tient pas debout", a conclu Me Teissonnière. Sa demande de mise en liberté sera déposée jeudi dans la matinée.
Ses contradictions en question. La justice s'interroge sur les raisons de la rétractation éclair de Murielle Bolle, il y a plus de 32 ans, après son témoignage accablant son beau-frère Bernard Laroche pour le rapt de Grégory, 4 ans, retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984. La déposition récente de ce cousin est venue conforter, pour l'accusation, la thèse de violences familiales, au soir du 5 novembre 1984, qui auraient conduit à la volte-face de l'adolescente devant le juge de l'époque, mais la défense parle d'un "tissu d'inepties".
Ce cousin avait contacté la gendarmerie après l'arrestation, à la mi-juin, de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory. Soupçonnés d'être les fameux "corbeaux" de l'affaire, les deux septuagénaires ont été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort. Incarcérés dans un premier temps, ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire strict.