Cinq militantes Femen ont été interpellées vendredi après avoir tenté de s'attacher aux grilles du palais de justice de Paris pour protester contre le rejet en appel de la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, a-t-on appris de source policière.
"Libérez Jacqueline". Les militantes, torses nus, ont tenté de se menotter aux grilles du Palais de justice sur l'île de la Cité. Sur leur torse et leurs bras nus, elles portaient les inscriptions "Libérez Jacqueline", "Justice coupable", "Justice sauvage". Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, est devenue un symbole des victimes de violences conjugales.
Vague d'indignation. Ses trois filles avaient témoigné à charge contre leur père, expliquant avoir été violées et battues comme l'était leur mère, et la condamnation en première instance en octobre 2014, puis en appel en décembre 2015, avait suscité une vague d'indignation.
Jacqueline Sauvage "épuisée par ce parcours judiciaire". Après la mobilisation de ses filles et de nombreux élus et personnalités, Jacqueline Sauvage avait obtenu le 31 janvier une grâce partielle du président François Hollande, notamment de la période de sûreté, lui permettant de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle. Après un premier refus du tribunal d'application des peines de Melun le 12 août dernier, la cour d'appel de Paris a à son tour rejeté jeudi la demande d'aménagement de peine de Jacqueline Sauvage, à laquelle le parquet général ne s'était pourtant pas opposé. Jacqueline Sauvage, "épuisée par ce parcours judiciaire", et sa famille ont renoncé à se pourvoir en cassation, ont annoncé vendredi leurs avocates.
Une nouvelle demande de libération possible. Jacqueline Sauvage peut toutefois déposer une nouvelle demande de libération si elle le souhaite. Cela pourrait être devant le tribunal d'application des peines de Melun si elle reste incarcérée à Réau, en Seine-et-Marne.