Affaire Ramadan : l’islamologue a acheté le silence d’une maîtresse

Tariq Ramadan est mis en examen pour viols en France. © MEHDI FEDOUACH / AFP
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Salomé Legrand avec M.Be , modifié à

Tariq Ramadan a acheté en 2015 le silence d’une Belge qui racontait en ligne les menaces et les manipulations subies par l’islamologue pendant leur relation amoureuse. 

Nouveau rebondissement dans l’affaire Ramadan. L’islamologue suisse, visé par trois plaintes et mis en examen pour viols en France, a acheté le silence d’une femme belge qui racontait sur Internet leur relation amoureuse destructrice, a appris Europe 1 mercredi, confirmant des informations de Mediapart et de l’hebdomadaire belge Le Vif.

Menaces et manipulations. Majda, 45 ans, affirme avoir été la maîtresse de Tariq Ramadan entre 2009 et 2014. Une histoire amoureuse qui a mal fini, au point que cette Belge d’origine marocaine la qualifie de "destructrice". A leur rupture, elle commence à raconter en ligne, notamment dans des messages et des vidéos Facebook, les détails de cette histoire, faite de manipulations et de menaces. Majda, qui n’a pas engagé de procédure judiciaire, entend alors montrer le vrai visage de l’homme de foi, qu’elle admirait et qui est devenu un "usurpateur", selon ses mots.

27.000 euros contre la suppression des posts. En février 2015, Tariq Ramadan lui a proposé un accord financier, dans le but de la faire taire. Cet accord a été confirmé à Europe 1 par la justice belge qui l’a entériné. Majda a reçu 27.000 euros contre son silence et la suppression de toutes les publications mises en ligne. Une clause de confidentialité fait en outre partie de l’accord : si Majda le rend public, elle risque des milliers d’euros de pénalités.

Elle pourrait témoigner dans l'enquête en France. Si Majda a gardé le silence jusque-là en vertu de cet accord, elle pourrait toutefois bientôt témoigner dans l’enquête ouverte en France après les plaintes pour viols, agressions et harcèlement sexuels déposées par trois femmes. Tariq Ramadan a pour sa part toujours nié les faits. Trois autres femmes ont d’ailleurs déjà témoigné dans cette enquête, sans porter plainte, pour raconter aux enquêteurs les violences sexuelles et les manipulations subies par l’homme de foi. Majda, quant à elle, n'accuse pas Tariq Ramadan de viol mais dénonce une "emprise mentale".