Depuis sa plainte pour viol contre Tariq Ramadan, Henda Ayari, toute première femme victime présumée du prédicateur musulman à être sortie du silence fait l’objet d’insultes et de menaces particulièrement violentes, notamment sur les réseaux sociaux. Elle a fini par porter plainte jeudi dernier pour "menaces de mort".
21 pages de messages violents. Henda Ayari s'est présentée au commissariat avec 21 pages de messages violents ainsi qu'une clé USB sur laquelle elle avait enregistré les vidéos qui la menacent directement. Les auteurs sont en grande majorité des hommes, souvent cachés derrière des comptes anonymes. Ils la traitent de "putain" ou appellent à l'abattre ou à l'écarteler. Certains dénoncent un complot sioniste.
"La peur doit changer de camp". Des menaces quotidiennes qui inquiètent Henda Ayari mais qui ne lui font pas regretter sa plainte : "Pour moi, c'était important de me libérer pour pouvoir me reconstruire et surtout pour pouvoir dire à d'autres femmes 'trouvez le courage de parler'". "Aujourd'hui je me sens libérée, soulagée. Il faut vraiment qu'elles parlent car plus on sera nombreuses à parler, plus justement on sera fortes. La peur et la honte doivent changer de camp", explique-t-elle au micro d'Europe 1. Les menaces sont prises très au sérieux pas les autorités selon son avocat, Me Grégoire Leclerc, qui affirme qu'elle a été placée "sous protection policière rapprochée".