L'affaire secoue le petit monde Français de la glace jusqu'à son sommet : Didier Gailhaguet, président de la Fédération des sports de glace, est accusé d'avoir laissé exercer, jusqu'à il y a peu encore, l'entraîneur accusé d'agressions sexuelles et de viols par Sarah Abitbol. Il n'a, pour l'heure, pas l'intention de démissionner comme l'exige la ministre des Sports. Il l'a fait savoir mardi soir au sortir d'une réunion avec ses plus proches collaborateurs, et entend se défendre mercredi après-midi lors d'une conférence de presse. Mais sa situation devient difficilement tenable, tant les éléments s'accumulent contre lui.
A la sortie mardi soir du bureau exécutif exceptionnel de sa Fédération, Didier Gailhaguet semblait toujours aussi serein. Oui, ses plus proches collaborateurs ont été touchés par les révélations de ces derniers jours et par les soupçons qui pèsent sur l'institution. Mais le dirigeant est, selon ses termes, un homme "clean". Pas question de démissionner avant les conclusions de l'inspection diligentée par le ministère des Sports. Il promet des faits, des documents, des pièces concrètes.
Une autre affaire de photos pornographiques étouffée
Le problème, c'est que Didier Gailhaguet est cerné par les témoignages accablants. Dès le début des années 2000, des parents lui avaient personnellement écrit pour dénoncer le comportement de Gilles Beyer, l'entraîneur accusé par Sarah Abitbol de viols à répétition. Deux sources proches de la Fédération nous ont assuré que leur président "ne pouvait pas ne pas savoir", et ajoutent une lourde pièce au dossier : Gailhaguet aurait voulu étouffer une affaire de photos pornographiques mettant en cause un patineur français en Floride. "Il ne faut pas que ça sorte", aurait-il ordonné. Le scandale avait tout de même été révélé par la presse américaine.
Plus que ses mots souvent habiles, ce sont les silences de l'incontournable dirigeant qui pourraient précipiter sa chute. Le parquet de Paris annonce l'ouverture d'une enquête pour, dit le procureur, tenter d'établir s'il y a eu d'autres victimes.