Vingt-cinq personnes ont été interpellées en Seine-Saint-Denis cette nuit, dont une à Aulnay-sous-Bois, après une nouvelle nuit de violence consécutive au viol présumé de Théo lors d'une arrestation brutale, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Des incidents éparpillés. La nuit de jeudi a vendredi a été "comparable à la nuit précédente", avec des incidents "éparpillés" sur le département, a indiqué une source policière qui indique qu'au total, 25 personnes ont été arrêtées dans la nuit. Quelques véhicules et poubelles ont été incendiés à Tremblay-en-France, Pierrefitte, Bobigny, Noisy-le-Grand notamment. Il y a également eu des "jets de projectiles", qui n'ont pas fait de blessés, a précisé cette source. Selon une autre source policière, les jets de projectiles et les voitures brûlées étaient toutefois "en nette baisse".
Le policier accusé de viol plaide le "geste involontaire". Le département est en proie aux incidents après le viol présumé de Théo lors d'une violente arrestation policière. Jeudi, l'avocat du fonctionnaire de 27 ans mis en examen pour viol a plaidé le geste "involontaire", Théo affirmant à l'opposé que le policier lui a "enfoncé volontairement" sa matraque "dans les fesses". Toujours hospitalisé en raison de graves blessures dans la zone rectale, il s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
L'IGPN a retenu le caractère "non intentionnel". Dans ses premières conclusions, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait retenu "le caractère non intentionnel" du coup de matraque. Le parquet de Bobigny s'était notamment basé sur ce rapport pour ouvrir une information judiciaire pour "violences". Mais, in fine, la juge d'instruction a décidé de mettre un examen l'un des quatre fonctionnaires pour viol, et les trois autres, âgés de 24, 28 et 35 ans, pour violences.
Les investigations se poursuivent. Jeudi, le parquet de Bobigny a tenu à rappeler dans un communiqué que "les investigations se poursuivent". "La qualification pénale susceptible d'être appliquée (aux fonctionnaires, ndlr) ne pourra être établie qu'à l'issue de l'information judiciaire", a-t-il souligné.
Tension en baisse à Aulnay-sous-Bois. Le maire LR d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, a une nouvelle fois appelé jeudi à un "retour au calme". "La justice doit pouvoir travailler en toute sérénité", a-t-il estimé, indiquant que la famille de Théo aspirait "à se reconstruire pleinement, loin des caméras et des micros". La tension est en baisse dans la vaste cité des 3.000 depuis mardi, où Théo a depuis son lit d'hôpital appelé à ne pas faire "la guerre".