Affaire Théo : 28 interpellations en Seine-Saint-Denis pour violences urbaines

La nuit de mercredi à jeudi s'est déroulée sans incidents mais les traces des contestations sont visibles © AFP
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avec AFP , modifié à

Les personnes ont été arrêtées pour "jet de projectiles, incendie ou violence".

Vingt-huit personnes ont été interpellées pour violences urbaines mercredi soir en Seine-Saint-Denis, dont une à Aulnay-sous-Bois, dans un département en proie aux incidents après le viol présumé du jeune Théo lors d'une arrestation brutale, a-t-on appris jeudi de source policière.

La nuit a été "calme". Les personnes ont été arrêtées pour "jet de projectiles, incendie ou violence", a précisé cette même source. La préfecture de Seine-Saint-Denis a confirmé que la nuit avait été "calme" à Aulnay, sans "événements majeurs mais quelques incendies". Une dizaine de personnes ont été arrêtées au Blanc-Mesnil, a dit la source policière. Plusieurs incendies sont survenus à Sevran. La police a constaté des jets de projectiles à Tremblay-en-France, Stains et Neuilly-sur-Marne.

Des incidents à la suite d'un viol. Théo, jeune homme de 22 ans dit avoir été victime le 2 février d'un viol avec une matraque télescopique lors d'une interpellation violente aux 3.000, une cité d'Aulnay-sous-Bois. Toujours hospitalisé en raison de graves blessures dans la zone rectale, il s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Mardi, François Hollande s'est rendu au chevet de Théo à l'hôpital, d'où ce dernier a appelé les jeunes de son quartier à ne "pas faire la guerre" et à "rester unis". 

Dimanche, quatre policiers ayant procédé à l'interpellation ont été mis en examen pour violences volontaires en réunion. L'un d'entre eux est également accusé de viol. Ils ont tous été suspendus par une décision du ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux.

Des manifestations de soutien. Mercredi soir, trois à quatre cents personnes ont brièvement manifesté à Nantes, sous haute surveillance, contre les "violences policières et en soutien à Théo" et environ 200 environ à Rennes. Quelques centaines de personnes se sont aussi rassemblées à Paris, pour la deuxième soirée consécutive.

À Nantes, 17 personnes ont été placées en garde à vue pour "refus de se soumettre à un contrôle d'identité, transport d'artifices, port d'armes et outrages", a-t-on appris de source policière.

Déjà deux condamnations. Mercredi, deux jeunes ont été condamnés à Bobigny à six mois de prison ferme pour les violences de ces derniers jours à Aulnay-sous-Bois. Trois autres jeunes ont écopé de six mois de prison avec sursis. Un sixième prévenu, accusé de jets de pierres à l'encontre des forces de l'ordre, a été relaxé.