Les avocats des parents de Vincent Lambert ont déposé mardi un recours en urgence, qui sera examiné jeudi devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, pour contester la décision du CHU de Reims d'arrêter les traitements de leur fils, dans un état végétatif depuis 2008.
"Je vous confirme que nous avons déposé" un recours de 71 pages devant le tribunal administratif, a déclaré Me Jean Paillot, l'un des avocats de Viviane et Pierre Lambert, les parents du patient hospitalisé au CHU de Reims. Selon Me Paillot, ce recours en référé liberté, une procédure administrative d'urgence, possède un caractère "suspensif" qui empêche les médecins de mettre en oeuvre l'arrêt des soins, initialement prévue ce jeudi. L'arrêt des traitements, décidé par le Dr Vincent Sanchez à l'issue d'une procédure collégiale de cinq mois - la quatrième en cinq ans - consiste à stopper l'alimentation et l'hydratation artificielle du patient, placé sous sédation profonde et continue.
Les parents pointent "l'obstination déraisonnable" du médecin. Dans ce recours, les parents de Vincent contestent "l'obstination déraisonnable" mis en avant par le Dr Sanchez dans sa décision, ainsi que la notion de "corps souffrant" réfutée avec "éléments médicaux à l'appui", a indiqué leur conseil. L'audience, qui visera à confirmer ou annuler la décision de l'hôpital, se tiendra jeudi à 9h30, a annoncé le tribunal administratif. "Nous prions pour que chaque malade soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état, avec la contribution concordante des proches, des médecins et des autres opérateurs sanitaires", avait déclaré le pape François dimanche devant des milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre, en référence aux patients, dont Vincent Lambert.
Pas d'accord trouvé depuis cinq ans. Cet infirmier, 41 ans et père de famille, a été victime d'un accident de voiture en septembre 2008. Il n'avait pas laissé de directives anticipées écrites quant à sa fin de vie. Depuis cinq ans, date de la première procédure collégiale et de l'ouverture du front judiciaire, la famille Lambert se déchire sur son avenir: ses parents et une partie de la fratrie sont opposés à sa fin de vie, tandis que Rachel Lambert, son épouse et tutrice légale, son neveu et d'autres frères et sœurs y sont favorables compte tenu des conclusions des médecins du CHU de Reims.