Une matraque, une flaque de sang et un insigne de CRS : l'affiche provocatrice d'un syndicat de la CGT a déclenché une vive polémique autour des violences policières, dans un climat social tendu par la mobilisation contre la loi travail. La classe politique et les syndicats de policiers ont immédiatement critiqué cette initiative, qualifiée "d’irresponsable et médiocre" par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Céline Berthon, secrétaire générale du syndicat national des commissaires de Police, s’est elle aussi déclarée choquée. "Tout ça s’inscrit dans une campagne plus globale tendant à accréditer le développement de violences policières. Nous affirmons qu’aucun débordement ne peut être toléré, mais faire des policiers les auteurs et des casseurs les victimes ne peut pas être acceptée", a-t-elle affirmé au micro d’Europe 1, mardi soir.
"Compliqué" de gérer les manifestations. Les tensions entre manifestants et policiers sont récurrentes depuis le début du mouvement contre le projet de loi Travail, dans lequel les lycéens sont en première ligne. Un policier mis en cause dans une vidéo largement diffusée où on le voit frapper un lycéen à Paris, en marge de manifestations contre le projet de loi Travail, le 24 mars, doit être jugé en mai pour violences volontaires.
"La particularité des mouvements est que la population de ces manifestations est jeune, et un peu turbulente. Ce qui pose problème, ce ne sont pas les lycéens ou les étudiants qui manifestent dans le calme. Ce sont ceux à tendance "ultra" qui en profitent pour provoquer, casser, détruire et déstabiliser. C’est compliqué de traiter ces deux populations distinctes. Mais c’est faux de dire qu’on laisse entrer des casseurs dans des groupes de manifestants pacifiques", a expliqué Céline Berthon.