Afghanistan aéroport 1:51
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Maximilien Carlier, édité par Mathilde Durand , modifié à
Alors que l'Afghanistan est tombé entre les mains des talibans, à des milliers de kilomètres les réfugiés s'inquiètent pour leurs familles. A Calais, Abdul, 28 ans, attend des nouvelles de ses proches. "Ils ne savent pas où aller : les frontières sont fermées", confie-t-il. 
TÉMOIGNAGE

Des scènes de chaos et la peur des civils : l'Afghanistan est de nouveau tombé aux mains des talibans. En dix jours, le mouvement islamiste radical, qui avait déclenché une offensive en mai à la faveur du début du retrait des troupes étrangères, a pris le contrôle de presque tout le pays. Des milliers d'Afghans tentent de fuir, acculés à l'aéroport de Kaboul où les vols civils et commerciaux ont été suspendus. A des milliers de kilomètres, à Calais, les réfugiés s'inquiètent pour leurs familles restées sur place. "C'est une situation terrible", confie Abdul, 28 ans, qui passe ses journées sur son téléphone, inquiet.

Sans nouvelles de ses proches

"Les Afghans connaissant les talibans, ils ont tué beaucoup de gens", confie-t-il au micro d'Europe 1. "C'est très triste pour nous, mes amis, ma famille." Il a peu de nouvelles de ses proches : ses appels restent sans réponse. Il y a deux jours, il a reçu un message vocal de son frère qui lui indique qu'il est bien arrivé à Kaboul. Depuis, plus rien. 

En faisant défiler les photographies de sa famille sur son smartphone, Abdul se désole. "Ça c’est ma mère. Elle reste à la maison avec un fusil dans sa main et les enfants", commente-t-il. "Elle tente de protéger tout le monde, mais elle est toute seule. Elle ne peut pas faire grand-chose."

Une seule solution : partir

Abdul a évoqué avec sa famille la possibilité de quitter le pays, notamment pour venir le rejoindre en France. Mais sur place, la situation est devenue plus qu'urgente. "Ils ne savent pas où aller : les frontières sont fermées. C’est très compliqué pour eux, car les talibans contrôlent tout le pays."

"En fait, ce n’est pas le moment de choisir où ils vont vivre : la seule chose à faire c'est tout simplement de partir", lance-t-il. Pour lui, il n'y a aucun espoir malgré les promesses récentes des talibans de sécuriser la population et "respecter les droits humains". De fausses annonces pour beaucoup d'Afghans qui craignent que les talibans n'imposent la même version ultra-rigoriste de la loi islamique que lorsqu'ils dirigeaient leur pays, entre 1996 et 2001.