La ministre de la Santé Agnès Buzyn a confirmé lundi la fermeture de la maternité de Bernay, dans l'Eure, lors d'une visite de l'établissement, une décision vivement contestée localement, qui n'est pas motivée par des raisons économiques mais liée à une "fragilité" de gardes, a-t-elle assuré.
À Bernay, la transformation de la maternité en centre de périnatalité s'inscrit dans un projet d'avenir pour le territoire.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 18 février 2019
L'État réinvestira dans le service des urgences, la chirurgie programmée, la gériatrie et l'EHPAD.
Un seul objectif : améliorer la qualité des soins. https://t.co/aLCVZXYOpy
Une centaine de manifestants ont accueilli la ministre. "Nous prenons cette décision parce qu'aujourd'hui la liste de gardes est insuffisamment robuste. Elle ne repose que sur un seul professionnel et des intérimaires", a déclaré la ministre, confirmant la fermeture sans préciser de date, après avoir longuement rencontré le personnel de l'hôpital.
"Buzyn baratin", Buzyn assassin" ont scandé des manifestants rassemblés devant les grilles de l'hôpital bardées de doudous. Environ 120 manifestants s'y trouvaient réunis, selon les gendarmes.
Les accouchements auront lieu à minimum 30 minutes de Bernay. Interrogée sur des raisons éventuellement économiques de cette décision, Agnès Buzyn a déclaré : "Je vais vous dire, je me fiche aujourd'hui des déficits malheureusement des hôpitaux. Il y a tellement d'hôpitaux en déficit que si je devais fermer tous les services ou tous les hôpitaux en déficit, j'en fermerais beaucoup plus. Ce n'est pas le sujet". "Surtout, un jour, personne d'autre ne voudra reprendre cette activité (d'obstétricien titulaire ndlr) comme ça", dans ces conditions, a-t-elle poursuivi.
Une fois la maternité de Bernay fermée, les accouchements auront lieu à Lisieux (à 30 minutes de Bernay ndlr) ou Evreux (50 minutes), selon la ministre.
L'obstétricien titulaire dénonce des motivations "purement financières". Interrogé, l'obstétricien titulaire a indiqué n'être "pas du tout" satisfait de la visite d'Agnès Buzyn. Président de la commission médicale d'établissement, Ibrahim Makké a affirmé que deux obstétriciens étaient prêts à venir travailler à Bernay comme titulaires, chacun à mi-temps, mais pour lui les motivations du gouvernement sont "purement financières".
La maternité de Bernay a affiché 312 accouchements en 2018 contre "pas tout à fait 400" en 2017, selon l'État. L'hôpital de la commune de 10.400 habitants emploie environ 600 personnes, tous statuts confondus, selon un médecin.