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Yanis Darras , modifié à
Le journaliste au Figaro et auteur de "Concorde rouge - Dans la peau d'une victime d'agression", Judikael Hirel, était l'invité d'Europe 1 ce lundi. Au micro de Sonia Mabrouk, l'écrivain est revenu sur son agression en 2017 dans le métro parisien, alors qu'il tentait de protéger une jeune femme d'une agression sexuelle. 

Trois jeunes policiers tués dans un accident de voiture dans le Nord, une infirmière poignardée mortellement au CHU de Reims, des disparitions et des meurtres en série... La violence semble prendre une part toujours plus importante dans notre société ces dernières années. Lors du Conseil des ministres mercredi dernier, le président Emmanuel Macron n'a pas hésité à parler de "processus de décivilisation" de la société face à ces multiples agressions. Une sortie médiatique polémique, mais que l'Élysée assume, confie le palais, et dément tout emprunt à l'extrême droite.

De témoin à victime

Pourtant, au micro d'Europe 1, le journaliste Judikael Hirel l'assure : l'agression qu'il a subie est "l'archétype de la décivilisation" dont parle Emmanuel Macron. "C'est finalement quelque chose qui pourrait arriver à tout le monde", poursuit-il. Alors qu'il rentre du travail un soir de novembre 2017, Judikael Hirel est témoin d'une agression sexuelle. "Il est 19 heures 30, je suis dans une rame de métro. Il n'y a pas grand monde. Et arrivé à la station Concorde, je vois dans la rame où je me trouve un jeune homme avec sa bouteille de bière à la main qui n'a pas l'air très frais. Et quand on arrive à la station où je descendais, il descend devant moi, et une jeune femme descend devant nous", explique-t-il. 

"Elle monte l'escalier, lui la suit et ostensiblement, la regarde. Et il finit par lui mettre une main aux fesses", ajoute Judikael Hirel. "Évidemment, ils ont commencé à se disputer. Et voyant ça, je me suis dit que vu le profil de ce jeune homme qui était à la base ivre et qui en plus, agressait comme ça, sans réflexion, une jeune femme, je me suis dit que ça allait mal se passer. Donc je suis juste intervenu pour, entre guillemets, l'exfiltrer". 

"Je l'avais vexé"

Une action qui n'a pas plu à l'agresseur qui quelques minutes plus tard, décidera d'agresser Judikael Hirel. "Il avait enfilé sa capuche et est revenu derrière moi pour littéralement me sauter dessus en me portant un grand coup à la tempe avec sa bouteille et son poing pour m'exploser la tempe". "J'ai vu rouge, j'ai vu noir, puis je n'ai plus rien vu du tout parce que j'étais K-O. Et après il m'a explosé la tête, il n'y a pas d'autres mots, à coups de pied et la volonté était clairement de me tuer parce que je l'avais vexé", estime l'écrivain. 

Quatorze fractures au visage, mâchoire brisée, dents cassées, nez détruit... Les blessures sont importantes. "J'ai eu la chance d'avoir pour un Breton, une tête qui n'était pas si dur que ça. Elle s'est émiettée au lieu de se briser, ce qui fait que je suis encore là pour en parler", plaisante-t-il. Car malgré cette agression, le journaliste garde le goût de la vie. "J'ai tout pour être heureux et tous les matins, je me réveille en me disant : 'Mais en fait, je suis vivant". J'ai rajouté une dose de positif dans le quotidien", conclut-il, assurant qu'il recommencerait sans hésitation à s'interposer dans cette agression, qui a failli lui coûter la vie.