Agression à la gare de Lyon : le suspect voulait «s'en prendre à des Français»

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avec AFP / Crédits photo : THOMAS SAMSON / AFP , modifié à
Le parquet de Paris indique mardi que d'après les premiers éléments des investigations, le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes samedi à la gare de Lyon à Paris voulait "s'en prendre à des Français". Le choix de cibler des victimes en raison de "leur appartenance, vraie ou supposée" à la nation française constitue une circonstance aggravante.

Le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes samedi à la gare de Lyon à Paris, voulait "s'en prendre à des Français", d'après les premiers éléments de l'information judiciaire ouverte pour tentatives d'assassinat aggravées, un crime passible de la perpétuité. "Les déclarations du mis en cause, comme l'exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu'il avait commis son acte pour s'en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation", a écrit mardi dans un communiqué le parquet qui a ouvert une information judiciaire.

Pourquoi le parquet antiterroriste ne s'est pas saisi "à ce stade"

Les investigations, qui se poursuivent désormais sous la direction d'un juge d'instruction, portent sur des tentatives d'assassinat aggravées et des violences commises avec arme, elles aussi aggravées. Le choix de cibler des victimes en raison de "leur appartenance, vraie ou supposée" à la nation française constitue une circonstance aggravante, a précisé le ministère public.

Les enquêteurs ont notamment trouvé un compte TikTok, ouvert au nom de l'assaillant et sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Certaines vidéos y font part de son ressentiment à l'égard de la France à cause de l'intervention militaire au Mali.

De son côté, le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas saisi, "à ce stade" : avisé des investigations dès leurs débuts, le Pnat a conclu que "les critères n'étaient pas réunis pour se saisir", a expliqué le parquet de Paris.

Le suspect présenté à un juge en vue d'une mise en examen

Après sa garde à vue, le suspect a été présenté mardi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen. Au moment de sa garde à vue, la question de sa responsabilité pénale s'est posée : interpellé samedi, il a ensuite été transféré pendant 24 heures à l'infirmerie psychiatrique. Mais sa garde à vue a pu reprendre depuis. "L'examen psychiatrique réalisé au cours de sa garde à vue n'a pas écarté sa responsabilité pénale", a expliqué le parquet.

Gare de Lyon, samedi à 7h35, l'homme a d'abord "mis le feu à son sac à dos" et "poursuivi une passante, armé d'un marteau et d'un couteau, sans parvenir à l'atteindre", d'après les premiers éléments de l'enquête rapportés par le ministère public. Plusieurs personnes se sont interposées. Une première a été blessée à l'abdomen par un coup de couteau et des coups de marteau à la tête. "Son pronostic vital est toujours engagé", a indiqué le parquet mardi midi.

Un deuxième voyageur a plaqué le suspect au sol, tandis que trois autres l'y ont maintenu. Les agents de sécurité et policiers l'ont ensuite pris en charge, d'après le parquet. "Parmi ces intervenants, une victime subit encore des soins", précise la même source. "C'est grâce aux réactions immédiates et courageuses de chacune de ces personnes que le périple violent du mis en cause a été interrompu", a estimé le parquet.

Un acte qui ressemble à celui gare du Nord, début 2023

Le ressortissant malien vivait en Italie avant d'arriver en France le 1er février. Il était "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable", selon les documents d'identité trouvés en sa possession, avait précisé samedi le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité. Inconnu des services de police français comme italiens, "il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n'a jamais manifesté de tendances violentes", ont précisé les carabiniers italiens à l'AFP.

Les faits commis rappellent ceux perpétrés en janvier 2023 gare du Nord à Paris : un homme, qu'une source policière avait présenté comme un Libyen né en 2000 et se trouvant sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, avait agressé six personnes au crochet métallique. Mais une expertise psychiatrique s'est depuis prononcée en faveur de l'abolition du discernement de ce suspect, selon une source proche du dossier à l'AFP, évoquant un état "schizophrénique" et un "état délirant aigu" le jour des faits.