Le parquet de Paris a ouvert samedi une information judiciaire dans le dossier de l'agression mi-janvier du jeune Yuriy et demandé la mise en examen de neuf jeunes soupçonnés d'être impliqués à des degrés divers, dont cinq d'entre eux du chef de "tentative d'assassinat" selon une source proche du dossier.
"Une information judiciaire a été ouverte ce jour des chefs de tentative d'assassinat et complicité de tentative d'assassinat, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime et vol avec violence ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours", a indiqué le parquet de Paris à l'AFP.
Huit mineurs et un majeur, soupçonnés d'avoir participé à l'agression du jeune Yuriy, mi-janvier à Paris, ont été présentés samedi à un juge d'instruction dans le cadre de cette information judiciaire. Selon une source proche du dossier, le parquet de Paris a demandé que parmi ces neufs jeunes, cinq soient mis en examen pour "tentative d'assassinat" et un sixième pour "complicité de tentative d'assassinat".
"Des réquisitions de placement en détention provisoire ont été prises à l'encontre de six mineurs et un majeur", tandis que le placement sous contrôle judiciaire a été demandé pour les "deux mineurs" restants, a indiqué le parquet de Paris samedi en milieu de journée. Les comparutions devant un juge d'instruction puis devant un juge des libertés et de la détention devaient s'achever dans la nuit de samedi à dimanche.
Trois jeunes relâchés sans poursuites
Jeudi et vendredi, onze mineurs au total, âgés de 15 à 17 ans, et un majeur, âgé de 18 ans, majoritairement domiciliés à Vanves (92), avaient été placés en garde à vue. Trois ont été relâchés sans poursuites à ce stade.
"Ils sont soupçonnés d'avoir constitué un groupe afin de préparer une action collective violente à l'égard d'un autre groupe de personnes en réaction à une précédente rixe" le 10 janvier, dans le XVe arrondissement, qui fait elle-même l'objet d'une enquête distincte, a précisé le procureur de Paris Rémy Heitz vendredi dans un communiqué.
Un vif émoi au sein de la classe politique
Collégien âgé de 15 ans, Yuriy avait été conduit à l'hôpital dans un état grave après avoir été roué de coups dans la soirée du 15 janvier. Il se trouvait alors avec des amis sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement, un quartier aisé de la capitale. Selon un avocat de l'un de mis en cause contacté par l'AFP, "le degré de l'implication des neuf est très divers".
La diffusion sur les réseaux sociaux le 22 janvier d'une vingtaine de secondes d'images de son agression avait suscité un vif émoi, au sein de la classe politique comme chez des célébrités. On y voit une dizaine de jeunes en tenue de sport et blouson à capuche s'acharnant à coups de pied et de battes, ou de bâtons, sur une personne au sol, avant de l'abandonner. Selon une source proche du dossier, Yuriy avait "un tournevis dans sa poche" lors de son agression.