Deux frères de 30 et 35 ans ont été condamnés lundi à quatre ans de prison chacun pour l'agression, le 11 mars à Marseille, de policiers de la BAC, dont une fonctionnaire qui avait été sérieusement blessée au visage. Un banal contrôle routier pour une conduite en état d'ivresse et vitesse excessive s'était soldé par "un déchaînement de violences", selon la procureure Sabine Marthoret, qui avait requis trois ans de prison contre Fethallah Boumader, 30 ans, et son frère Mohamed Boumader, 35 ans.
De "l'ultra-violence". Selon des témoins des faits, les deux hommes avaient porté de nombreux coups de pied et de poing aux policiers à terre. Une gardienne de la paix avait été victime de plusieurs fractures au visage ayant nécessité une interruption totale de travail de 45 jours. Ses deux collègues avaient été plus légèrement blessés. Les policiers s'étaient défendus avec leurs bâtons, leur flash ball et finalement des bombes lacrymogènes. Me Virgile Reynaud, défenseur de la gardienne de la paix blessée, a estimé que "ces trois policiers ont ce jour-là fait face à l'ultra-violence".
Le frère cadet atteint de troubles. Le cadet est atteint de troubles psychotiques ayant altéré son discernement, selon une expertise psychiatrique. Condamné à une douzaine de reprises, il a déjà fait l'objet d'hospitalisations en milieu spécialisé, parfois sous la contrainte. Son aîné, jamais condamné, a soutenu qu'il avait alerté les policiers dès les premières secondes de l'interpellation : "Mon frère, il est malade à 100%". Ils ont assuré avoir eux mêmes été victimes de violences policières, "une version complètement farfelue" selon la procureure. En défense, Me Sophie Ibrahim avait appelé à "ne pas les mettre tous les deux dans le même sac".
La veille, le même équipage avait déjà fait l'objet de violences, lorsqu'une voiture avait foncé sur la même policière. Jugé à la même audience de comparution immédiate, l'auteur de ces faits a été condamné à deux ans de prison.